<301> prendre en considération les murmures qui s'élèveraient tant dans l'armée sous vos ordres que principalement dans la mienne, et quelle jalousie et envie le major de Bülow s'attirerait, si tout à coup je l'avançais au grade de colonel,1 Je suis donc d'opinion que Votre Altesse doit encore prendre quelque patience là-dessus et attendre une occasion distinguée qui me fournirait moyen d'avancer le major de Bülow au grade de lieutenant-colonel, et quelque peu de temps après à celui de colonel; c'est ainsi que nous obtiendrions notre but en évitant les hauts cris.“

Au reste, j'aurais déjà répondu à la susdite lettre de Votre Altesse, si, à sa réception, je ne m'étais trouvé occupé à rassembler mes troupes et à former mon camp, ce qui m'a causé un travail assez embarrassant. Elle peut être très assurée que les circonstances dans lesquelles je me trouve actuellement, sont bien plus difficiles que les Siennes, me voyant obligé d'abandonner à l'ennemi deux côtés dangereux où je ne saurais rien lui opposer.

Nous avons été occupé pendant quelques jours pour nous rassembler. Cette nuit tout est entré dans les différents camps. Nous bordons la Triebsche depuis Meissen jusqu'à Nossen, de sorte que ma droite se trouve appuyée à la Mulde et ma gauche à l'Elbe. C'est une position préparatoire et qui me met à portée de m'opposer à tous les desseins des ennemis et surtout à rompre ses projets sur la Basse-Silésie; il n'en est pas de même de la Haute. Mon frère Henri part pour Sagan, de là il doit marcher contre les Russes; cela traînera jusqu'au mois de juin. J'ai ici en tout 53 bataillons et 80 escadrons; j'ai vis-à-vis de moi 120 bataillons et 214 escadrons: jugez par là du reste.

Adieu, mon cher; je suis très fatigué, je sens l'âge et sa faiblesse qui m'incommodent bien autrement qu'autrefois. La guerre demanderait une vieille tête pleine d'expérience avec un corps jeune et robuste; si cette vie dure, je n'aurai dans peu ni l'un ni l'autre. Je vous embrasse. Adieu.

Federic.2

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Znsatz eigenhändig.


12040. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON LATTORFF, COMMANDANTEN VON COSEL.

Haup tquartier Schlettau, 26. April 1760.

Ich habe Euren Rapport vom 20. dieses richtig erhalten und danke Euch auf das gnädigste wegen der darin gemeldeten Nachrichten.3



1 Der Adjutant des Prinzen, der preussische Major von Bülow, war erst seit August 1759. Major, erst seit Juli 1758 Hauptmann. Vergl. Bd. XVII, 119. XVIII, 478.

2 Dem Prinzen Heinrich werden am 26. April der Brief eines Spions über die Bewegungen der Russen und ein Bericht Reimers übersandt; beide Schriftstücke liegen nicht mehr vor. Eigenhändig ist dem Begleitschreiben hinzugefügt: „Personne ne vous a suivi, ainsi que je l'avais prévu; le dessein de l'ennemi est sûrement tel que je vous l'ai écrit. Adieu, cher frère, je suis fort fatigué.“ [Ausfertigung im Geh. Staatsarchiv zu Berlin.]

3 Lattorff hatte gemeldet, dass nach seinen Nachrichten, „wenn die Opérations in Pommera angehen, die Oesterreicher zu gleicher Zeit in Schlesien, und zwar Laudon in Oberschlesien, Daun aber in Niederschlesien, agiren“ wurden. Das Laudonsche Corps dehne sich von Neustadt bis Jägerndorf aus, die Regimenter seien „alle übercomplet, haben aber mehrentheils Rekruten, viele Kranke und starke Desertion“ ; das vom Feinde erwartete grobe Geschütz sei noch nicht angekommen, „auch wegen der ausgiessenden Gewässer und unpassablen Gebirge so bald nicht zu vermuthen.“ „Da der Feind aller Orten ausstreuen lassen, dass ein Corps Russen den 10. dieses zu Krakau angekommen und den Marsch nach Oberschlesien richte, so habe mich hievon genau informiret und zuverlässig in Erfahrung gebracht, dass es gänzlich ohne Grund.“