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12066. AU SECRÉTAIRE BENOÎT A VARSOVIE.

Camp de Meissen, 8 [mai]1 1760.

Dans ce temps-ci où la campagne va s'ouvrir, j'ai bien voulu vous avertir que, comme il saurait arriver qu'au commencement de la campagne quelque corps de hussards autrichiens ou de cosaques russes se missent sur les frontières de la Silésie pour troubler la correspondance entre cette province et la Pologne, et qu'entre ce temps-là il arrivassent des lettres de Constantinople pour moi, soit à votre adresse soit à celle de milord Stormont, vous devez ainsi raffiner à temps sur les moyens les plus propres pour me faire passer sûrement ces lettres qui m'intéressent extrêmement d'avoir au plus tôt possible, de sorte que vous devez réfléchir bien sérieusement à temps encore sur cet article. Le ministre de Schlabrendorff2 saura vous aider en ceci, en vous nommant quelques gentilshommes établis aux frontières de la Silésie, avec lesquels il se concertera confidemment et sous secret, auxquels vous saurez faire passer ces lettres de Constantinople et qui seront chargés de me les faire passer sûrement alors, soit par Breslau soit ailleurs, en conséquence des instructions que le susdit ministre leur aura données. Mais il faut que vous preniez vos arrangements à ce sujet avec ce ministre sans perte de temps et avant que la correspondance entre vous et lui saurait être plus mal assurée que jusqu'à présent.

Federic.

Nach dem Concept.


12067. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

[Au camp de Meissen, 8 mai 1760.]3

Chiffre à mon frère Henri!

Je crois que l'objet de la marche de Laudon4 sera peut-être de vous côtoyer et de vous empêcher de vous écarter de la Silésie pour aller contre les Russes. Lui et Beck ensemble, ils feront 30000 hommes; il se pourrait qu'ils aient le dessein de faire une marche, comme l'année passée, du côté de Francfort. C'est ce que vous ne pouvez pas souffrir, et il vous conviendra en ce cas de leur marcher sur le corps, pour empêcher cette jonction.

Pour moi, ce que je pourrai faire de mon côté, consiste dans le détachement que j'ai à Torgau, savoir tout le régiment de Zieten, avec Monjou, un bataillon franc; et si les 10 escadrons du prince de Holstein5 arrivent à temps, je formerai de tout cela un corps qui, si c'est le dessein de Laudon de marcher en Basse-Lusace, pourra le harceler



1 In der Vorlage: „avril“ , offenbar verschrieben.

2 Dem Minister Schlabrendorff werden an demselben Tage die entsprechenden Befehle ertheilt.

3 Das Datum nach der Ausfertigung. Vom 8. Mai ein Schreiben an die Herzogin von Gotha in den Œuvres, Bd. 18, S. 185.

4 Vergl. S. 323.

5 Vergl. S. 282.