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12083. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Camp de Meissen, 15 mai 1760.

J'ai reçu votre lettre du 13 de ce mois. J'avoue que je présume moins encore de quelque bon succès de notre négociation avec la cour de Danemark,1 après la démarche singulière qu'elle, à ce que vous m'apprenez, vient de faire, de prendre conseil des cours de Versailles et de Vienne sur ce qu'elle doit faire à l'égard des desseins qu'elle craint de celle de Pétersbourg, dont sûrement elle n'aura en réponse que des illusions toutes pures pour se moquer d'elle. Voilà des gens bien faibles et qui, malgré cela, voudraient se faire valoir.

Vous saurez assurer le baron Münchhausen2 qu'il peut être tranquille au sujet du secret que je lui ménagerai, et que le sieur de Borcke3 n'en sera aucunement instruit. Je voudrais cependant que vous en donnassiez quelque avis à mon frère Henri et que vous lui communiquiez, d'ailleurs, ce que vous aurez d'autres nouvelles qui regardent celles de Russie et qui sauraient avoir quelque rapport au commandement de l'armée que je lui ai confiée. Mais, pour le faire avec sûreté, il faudra que vous lui envoyiez un bon chiffre, dont vous sauriez vous servir réciproquement pour votre correspondance.

Au reste, je vous renvoie à la lettre que je vous a faite hier4 pour votre unique direction et sous le sceau du secret, comme cela s'entend, où je vous ai marqué la véritable situation des affaires, et ce que j'en dois présumer, à moins qu'il ne m'arrive quelque secours étranger tout au plus tard dans le courant du mois de juin.

Federic.5

Nach der Ausfertigung.


12084. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A MADRID.

Camp de Meissen, 15 mai 1760.

Der König giebt, da die Angelegenheit Lord Marschalls (vergl. S. 173), um dem Parlament vorgelegt zu werden. seine persönliche Anwesenheit in England unbedingt erfordert, die Einwilligung zu der Reise nach England.



1 Vergl. S. 342.

2 Vergl. S. 328.

3 Der preussische Gesandte in Kopenhagen. Vergl. S. 323.

4 Vergl. S. 343. Anm. 3.

5 Die Minister Podewils und Finckenstein erhalten am 15. Mai den Auftrag, dem Baron Münchhausen in London, welcher um Verminderung der Contribution für seine und seines Bruders (des hannoverschen Ministers) Güter in Thüringen nachgesucht hatte, zu antworten, nque j'avais ignoré absolument, ou du moins ne pas me souvenu [du] tout, qu'eux possédaient de terres dans la Thuringe; qu'il fallait qu'ils attribuassent cette inadvertance de ma part aux malheurs de temps et à la grande multitude des affaires que j'avais continuellement sur les bras, et qui me rendaient presque impossible de pouvoir entrer dans tous les détails“. Der König habe Befehl gegeben, diese Guter gänzlich zu verschonen und sei bereit, das schon bezahlte Geld zurückzuerstatten.