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Je suis d'autant moins en peine de vous accorder cette permission que, toute négociation de paix entre l'Angleterre et la France étant rompue, votre absence momentanée de la cour de Madrid ne saura préjudicier aucunement à mes intérêts pendant cet intervalle.

Der Schluss des Schreibens handelt über Sendung von Tabak an den König.

Federic.

Nach dem Concept.


12085. AU SECRÉTAIRE BENOÎT A VARSOVIE.

Au camp de Meissen, 16 mai 1760.

J'ai reçu votre rapport du 7 de ce mois. Quant au colonel Przyiemsky qu'on a arrêté à Glogau, ceci s'est fait par des raisons les plus justes du monde, et le commandant du lieu n'a agi autrement à ce sujet que conformément au droit des gens et à ce qui se pratique ordinairement en toute forteresse dans un temps de guerre. Car il est avéré que ce M. Przyiemsky s'est introduit furtivement dans la forteresse, en cachant son nom et son caractère; qu'il est allé voir le prince Sulkowsky,1 sans s'être fait annoncer pour cela au commandant, pour avoir préalablement sa permission à le faire. Outre tout cela, on a été exactement informé qu'il a fait le métier d'espion aux Russes, pour leur donner avis à Posen de ce qui se passait en Silésie.

Voilà, je crois, d'assez fortes raisons pour faire arrêter un homme qui, contre la dignité de son nom et de sa famille, s'est oublié en sorte qu'il s'est mêlé des choses indignes à son caractère et à tout honnête officier, et qui n'aurait eu aucune bonne raison à s'en défendre, si l'on avait procédé contre lui avec rigueur. Vous répondrez cependant de ma part à M. le prince de Sapieha2 que c'était purement par cette considération particulière que j'avais toujours pour lui, que je voulais bien pardonner à M. Przyiemsky ces écarts et que je venais de donner mes ordres au commandant de Glogau3 de le relâcher d'abord, sauf cependant que M. le prince Sapieha voudrait bien me garantir de ce que ledit colonel Przyiemsky se comportera décemment à mon égard et qu'il ne se mêlât plus à faire un métier tout-à-fait indigne à sa naissance et à la famille à laquelle il avait l'honneur d'appartenir.

Je vous sais gré des nouvelles de la frontière de Pologne4 dont vous avez eu l'attention de m'informer; continuez de m'en donner le plus souvent toutes celles que vous tirerez de vos correspondants, et ne me laissez ignorer rien de ce qui s'y passe. Tâchez de savoir combien des jours il faut à peu près pour avoir des lettres de Constantinople à Varsovie, et soyez bien attentif à celles qui pourront être



1 Vergl. S. 299.

2 Benoît hatte ein Schreiben des Prinzen Sapieha, des Schwiegersohns des Fürsten Sulkowsky, d. d. Kozmin 25. April, eingesandt, worin er sich für den Obersten Przyiemsky verwendet.

3 Befehl an den Major von Lichnowsky vom 16. Mai. [Berlin. Generalstabsarchiv.]

4 Vergl. Nr. 12086.