<347> parties de Constantinople du 10, 12 ou 14 de ce mois, et aux visages dont vous vous apercevrez à la cour au temps que ces lettres pourront être arrivées à Varsovie. N'oubliez pas de me satisfaire sur ce que je vous ai écrit, il y a quelque temps, pour me procurer un couple des gens qui entendent bien la langue turque et polonaise et dont on pourra se servir pour interprètes dans ces deux langues.1 II s'entend de soimême que vous ne cherchiez pas de pareilles gens à Varsovie, mais que vous tâchiez à vous les procurer par vos confidents à la frontière.

Federic.

Nach dem Concept.


12086. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Au camp de Meissen, 16 mai 1760.

Je vous envoie ci-clos les lettres que j'ai eues aujourd'hui de Danzig,2 avec un extrait chiffré d'un rapport du sieur Benoît à Varsovie du 7 de ce mois.3

Je vois par toutes ces nouvelles de Prusse que les Russes ne commenceront pas sitôt à se mettre en campagne, peut-être pas avant le 8 ou le 10 de juin, par où mon traité avec les Turcs gagnera le temps d'être conclu,4 si tant est qu'ils le veulent conclure, et par où, dans ce cas, ils viendront en état d'entrer en campagne pour commencer leurs opérations. Le rapport de Benoît m'apprend tout ce que jusqu'à présent je saurais apprendre, que les ostentations des Tartares continuent et que ceux-ci commencent à se mettre plus en mouvement que5 les Russes. A présent il faut que j'attende absolument jusques vers la fin de ce mois, avant que de pouvoir savoir ce que les Autrichiens feront, et la contenance qu'ils tiendront, me servira d'indice de ce qui s'est passé à Constantinople.

Quant au nombre des forces de Russie en Prusse, je le calcule, indépendamment de ce corps qu'ils ont détaché en arrière dans la Lithuanie, et qui, à ce que je présume, est destiné contre les Turcs, à 50 ou 56000 hommes, inclusivement les troupes légères et cosaques. S'ils s'avisent de partager cette troupe, pour agir en deux corps, cela vous donnera la plus belle occasion de tomber sur l'un de deux et de le bien battre, ce qui opérera tant sur l'autre qu'il se retirera de son propre mouvement.

Selon mes lettres, les Anglais et les Français ne s'entendent nullement sur la paix, de sorte que toute négociation à ce sujet est autant que rompue.6

Federic.



1 Vergl. Nr. 12043.

2 Liegt nicht bei.

3 Vergl. Nr. 12085.

4 Vergl. S. 339.

5 Im Concept: „contre“ .

6 Vergl. S. 346.