<374> forts soupçons sur de secrètes négociations qui étaient actuellement sur le tapis tant de la Russie que de la part de la France, pour parvenir chacune à une paix séparée, et que c'était le but principal du voyage que le comte d'Affry venait de faire à sa cour.

Comme il n'est pas à douter que, quand on aura mystérieusement inspiré ces soupçons aux connaissances du ministre autrichien, ceux-ci ne manqueront pas de lui en inspirer de la même façon, ce ministre ne saura guère manquer d'en communiquer à la cour de Vienne, ce qui ne ferait que du bien à la bonne cause commune. J'abandonne à votre habileté de mettre adroitement à l'exécution cette idée de ma part.

Federic.

Nach dem Concept.


12112. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Camp de Meissen, 26 mai 1760.

Les bonnes nouvelles que vous m'avez données par votre lettre du 24 de ce mois au sujet des résolutions favorables que Sa Majesté Britannique a prises relativement à la négociation avec la cour de Danemark, m'ont été très satisfaisantes, ce que vous ne manquerez pas de témoigner au baron de Münchhausen par un compliment bien flatteur à ce sujet pour le Roi son maître.1

De la façon que ce Prince s'est déclaré vers le Danemark, nous pourrons faire peut-être quelque épargne encore de nos subsides; mais la principale chose que je demande de la cour de Copenhague, c'est que, dès que notre traité sera achevé, elle me débarrasse incessamment et d'abord des Suédois en Poméranie, de sorte que ceux-ci n'osent plus paraître ni remuer.

Quant à la demande que vous me faites dans le post-scriptum de votre lettre sur le cas que Magdeburg dût être menacé d'un siège,2 je vous dirai que vous devez bien vous représenter que, tant3 que j'aurai une armée, je ne permettrai pas que l'ennemi prenne Magdeburg; mais que, si malheureusement le cas existerait que je n'aurais plus d'armée, alors vous saurez vous imaginer facilement vous-même que tout serait perdu et que, dans cette extrémité, je ne saurais plus vous indiquer aucun lieu de sûreté pour y mettre la famille et tout le reste. J'espère



1 Finckenstein hatte auf Grand eines Schreibens von Münchhausen berichtet, dass der König von England seinem Gesandten in Kopenhagen aufgetragen habe, die Verhandlungen mit Dänemark (vergl. Nr. 12101) lebhaft zu beschleunigen und die Absendung des Herrn von Asseburg nach Berlin zur persönlichen Unterhandlung mit Finckenstein vorzuschlagen, und dass, „pour donner d'autant plus de poids à ses représentations, [Sa Majesté] lui avait permis d'offrir à la cour de Danemark de sa part un subside de 300000 écus pour cinq ans“ .

2 Vergl. hierzu das Schreiben Eichels an Finckenstein vom 20. Mai, S. 359. Anm. 2.

3 Vorlage: tandis.