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12135. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Au camp de Meissen, 5 juin 1760.

Je viens de recevoir la lettre que Votre Altesse m'a écrite du 1er de ce mois. Quoi qu'il vous plaît de me dire au sujet du nombre des forces que les Français ont mises en campagne de ce côté-là, je ne saurais vous dissimuler que je suis très assuré que ce nombre ne va qu'à 110000, tout compté ce que vous avez vis-à-vis de vous, dont il faut rabattre encore [l']inconvénient [que] les Français sont obligés de laisser en garnison à Wesel, Düsseldorf, Cologne, Francfort et d'autres places qu'il faut qu'ils tiennent occupées, de sorte que le temps et l'expérience vous en convaincra qu'il ne leur reste pour agir en campagne que 80 ou 90 000 hommes, au lieu que j'ai ici des corps entiers d'armée auxquels je n'ai à opposer personne.

Laudon s'est mis devant Neisse, où il s'est fait joindre par le corps de Draskowich de la Haute-Silésie. Je n'attends que mes 10 escadrons de dragons se soient approchés,1 et alors je passerai l'Elbe. Il est certain que Daun n'aimera pas de me voir passer en Silésie; ainsi il est à parier cent contre un que les choses en viendront à une bataille entre nous, où j'aurai presque indispensablement besoin des susdits escadrons, vu que je suis assez faible en cavalerie et que je ne saurais autrement me soutenir, ni exécuter ce que je médite. Si je ne réussis pas, mon malheur n'en deviendra que plus grand qu'il n'est présentement; mais, si l'exécution est heureuse, j'aviserai alors à ce qu'il y aura a faire.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


12136. AU SECRÉTAIRE BENOÎT A VARSOVIE.

Au camp de Meissen, 5 juin 1760.

Der König dankt für Uebersendung des dritten Exemplars eines Rexinschen Berichts und für die Beförderung der Erlasse an Rexin (Nr. 12088 und Nr. 12090) auf dem Wege über Jassy.

Je ne saurais vous cacher que vous vous prenez un peu stupidement sur la commission dont je vous ai chargé de me procurer un ou deux bons interprètes qui possèdent bien les langues turque et polonaise. Est-il possible que vous n'ayez bien compris par mes deux lettres antérieures2 que je vous ai faites à ce sujet, que ce sont des gens dont je veux me servir moi-même, et non pas pour mes émissaires? et ne pensez-vous pas que vous êtes en correspondance avec le secrétaire du Prince3 à Jassy, qui vous pourra servir en ceci et vous procurer fort aisément de ces gens qui, selon vous, demeurent au delà et du côté



1 Vergl. S. 392.

2 Nr. 12043 und 12085.

3 Der Fürst von der Moldau.