<395> pour garder le retranchement de Plauen que la ville de Dresde, et 40 escadrons; reste1 ce qu'il peut employer de l'autre côté de l'Elbe, à 37 bataillons et 90 escadrons. Or voici, à cette heure, comment je raisonne. Dès que les Russes vous obligeront de quitter la Silésie ou à marcher de l'autre côté de l'Oder, Laudon mettra le siège devant Neisse. Fouqué est dans l'impuissance de s'y opposer; vous aurez probablement assez d'occupation, étant obligé de vous opposer à deux corps, savoir à celui qui peut marcher sur Glogau, et à celui qui peut marcher sur Colberg, de sorte que je ne dois pas compter du tout sur votre armée. Il n'y a, dans ce moment-ci, aucune apparence qu'une diversion favorable puisse sauver Neisse, or je ne puis rester longtemps ici; il2 n'y a donc rien que des hasards, pour ne point perdre la Silésie. Si je ne pense point à secourir Neisse, l'ennemi marchera sûrement sur Breslau, et ce serait peut-être pour lui une affaire de quinze jours.

Voici donc, selon mon sentiment, le moment le plus favorable que je trouverai peut-être dans la campagne pour agir. Primo, parceque je puis passer l'Elbe, sans craindre que les troupes de l'Empire peuvent marcher sur Leipzig, Halle et sur tous ces endroits; en second lieu, parceque, laissant Hülsen avec 16 bataillons et 24 escadrons dans mon camp retranché de Meissen, il me reste 36 bataillons, 2 bataillons francs et 70 escadrons, avec lesquels je puis agir contre l'ennemi: or donc, pendant toute la guerre, nous n'avons pas eu cette égalité de nombre; or donc, si je me mets en marche, comme si je voulais prendre le chemin de Silésie, il est indubitable que Daun voudra s'y opposer.3 Si, à cette occasion-là, nous sommes heureux, et que nous nous rencontrions en marche, et que les Autrichiens soient battus, rien ne pourra m'empêcher d'aller au secours de Neisse; si j'ai le malheur d'être battu, il nous arrivera précisément un autre malheur4 que j'aurais essuyé, si j'étais resté dans l'inaction.

Je compte de passer la rivière le 15, et je suis presque persuadé que Laudon ne mettra le siège devant Neisse qu'en ce temps-là, ou du moins qu'il ne pourra ouvrir la tranchée.

J'ai cru vous mettre au fait de tout ceci, non seulement pour que vous soyez instruit des opérations que je veux faire, mais aussi pour que vous puissiez juger en même temps si mes raisons sont valables ou non.

Les Autrichiens sont pourtant entrés dans leur camp le 1er, ainsi que je vous l'avais marqué;5 quant aux évènements futurs, c'est au temps à les développer.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.



1 Das folgende bis „90 escadrons“ fehlt in dem Schreiben an Finckenstein.

2 Das folgende bis „la Silésie“ fehlt an Finckenstein.

3 An Finckenstein folgt: „ce qui ne saurait guère manquer d'engager une affaire entre moi et lui“ .

4 An Finckenstein: il ne nous en arrivera précisément pas un autre malheur que celui que j'aurais etc.

5 Vergl. Nr. 12133.