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12142. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Au camp de Meissen, 6 juin 1760.

Je viens de recevoir votre lettre du 4 de ce mois. Quant aux affaires de Poméranie, la seule faute du général Forcade,1 à ce qu'il me paraît, est qu'il s'éparpille trop, vu qu'il n'est pas assez en force pour détacher.

Pour ce qui regarde Laudon, il ne faut presque plus douter que sa vraie intention ne soit de mettre le siège devant Neisse, et je me rapporte à ce sujet sur la lettre que je vous ai faite aujourd'hui,2 où je vous ai confié tout ce qui me sera possible de faire dans la situation où je me trouve.

Le prince Sapieha n'a point à se plaindre de la façon dont on a agi à Glogau à l'égard du sieur Przyiemsky.3 Celui-ci, s'étant clandestinement introduit à Glogau, sans s'annoncer, ni son nom ni sa qualité, a fait l'espion des Russes à Glogau, pourquoi on l'y a arrêté. J'ai en main des lettres interceptées des généraux russes qui ne laissent aucun doute sur le fait, et vous saurez répondre, mon cher frère, au prince Sapieha que ce n'est que la considération personnelle que j'ai pour lui, qui a été le seul [motif] pourquoi j'ai fait relâcher cet homme, qui à tout égard s'était rendu, par le métier d'espion qu'il faisait, à mes ennemis [et] ne pouvait plus prétendre à aucun ménagement, ni pour sa naissance ni pour ses autres qualités, et auquel, sans l'estime et les égards que j'ai pour le prince Sapieha et à ce qui appartient à lui, on aurait pu faire de bon droit le procès selon la rigueur des lois.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


12143. AN DEN GENERAL DER INFANTERIE BARON DE LA MOTTE-FOUQUÉ.

Lager bei Meissen, 7. Juni 1760.

Nachdem Ich sogleich Euer Schreiben vom 4. dieses erhalten, so kann Ich Euch darauf in Antwort nicht dissimuliren, wie Mir alle Eure darin erwähnte Abmärsche zu frühzeitig und zu präcipitiret vorkommen und die Sache verderben können.4 Dass Laudon von Frankenstein in zwei Märschen nach Breslau kommen könne, ist nicht möglich, und so lange Mein Bruder, des Prinz Heinrich Liebden, nicht Schlesien quittiret haben wird, so ist



1 Vergl. S. 254.

2 Nr. 12137.

3 Vergl. S. 346. Der Prinz Sapieha hatte sich an Prinz Heinrich mit der Bitte gewandt, dass das Verhalten des Obersten Hacke gegenüber Przyiemsky einer Untersuchung unterzogen werden möge.

4 Fouqué hatte, Frölichsdorf bei Freiburg 4. Juni, gemeldet: „Weil Ew. Königl. Majestät mir zur Hauptabsicht recommandirt haben, Breslau zu decken, so kann ich hier nicht länger stehen bleiben und sehe mich ohnumgänglich genöthiget, den Posten von Landeshut an mich zu ziehen und diesen Abend von hier abzumarschiren, damit mir Laudon nicht nach Schweidnitz oder Breslau zuvorkomme.“