<40> qui gouverne ce pays, est sur le point de s'éteindre, ainsi cela ne causerait aucune difficulté.

L'évacuation de la Saxe ne rencontrerait non plus des obstacles, en y joignant la clause que les Français évacueraient les pays prussiens sur le Rhin et en Westphalie, les Russes la Prusse et que les Suédois se retournassent chez eux.

S'il faut absolument un dédommagement à l'électeur de Saxe, on propose la ville d'Erfurt et son territoire, que le roi de Pologne désire et qui arrondirait ses États.

Il sera plus difficile d'accommoder l'Angleterre et la France sur leurs prétentions réciproques. Si la guerre continue, l'Angleterre enlèvera la Martinique aux Français et achèvera la ruine de Pondichéry et du commerce de cette nation. La France, il est vrai, peut faire de grands efforts sur terre; mais, si l'on veut bien penser que l'Angleterre, n'ayant plus de descentes à craindre sur ses côtes, peut faire passer encore 30000 hommes en Allemagne, l'on conviendra que voilà à peu près la balance rétablie. Pour disposer donc l'Angleterre à faire une paix, la moins désavantageuse à la France, il faudrait que la France s'engage à obliger ses alliés à signer avec elle ou, en cas de déni, de leur refuser son assistance,1 soit en troupes, soit en argent ou en quoi que ce soit.

Vous vous expliquerez là-dessus avec M. Pitt, et me manderez exactement ce qu'il vous aura dit à ces sujets, afin de me mettre par là au fait de la façon véritable de penser de l'Angleterre sur la paix et sur les conditions auxquelles elle voudra la faire. Au reste, vous garderez ce post-scriptum pour votre seule direction.

Nach dem Concept.


11775. A LA DUCHESSE RÉGNANTE DE SAXE-GOTHA A GOTHA.

Freiberg, 23 janvier 1760.

Je reviens encore à la charge, puisque vous m'enhardissez,2 et que vous le voulez bien. Je vous ai confié le secret de l'Église; mais, bien loin d'entrer dans des détails de négociations, toute cette écriture ne roule jusqu'ici, Madame, qu'à trouver quelques points généraux et de les fixer de sorte que, en mettant les Français et les Anglais d'accord, ils puissent servir de préliminaires à la paix future et générale. J'espère que cela réussira, et vous pouvez bien vous persuader que, lorsqu'il sera question de vos intérêts, ils ne seront pas négligés par la nation anglaise, dont le sang allie les princes à votre maison,3 ni de mon individu, qui, n'ayant pas cet avantage, ne vous en est pas moins



1 Bis hierher vergl. Nr.. 11801.

2 Das obige Schreiben bildet die Antwort auf einen Brief der Herzogin, d. d. Gotha 17. Januar.

3 Die Wittwe des Prinzen von Wales, Prinzessin Augusta, war eine Schwester des regierenden Herzogs von Sachsen-Gotha.