<409> France pour parvenir à une paix séparée avec l'Angleterre à mon inclusion. J'ignore parfaitement si la France a fait faire l'hiver passé à l'Angleterre des conditions acceptables de celle-ci pour ce qui concerne leurs possessions aux Indes et leurs différends de commerce; mais je dois supposer que, si la France en a fait faire, que le ministère anglais ne les a trouvé du tout acceptables et nullement proportionnées aux avantages que l'Angleterre a eus, surtout l'année passée, sur les Français, et qu'on a mis les choses à un trop haut prix. Il faut, d'ailleurs, vous dire que vous avez eu beaucoup de raison à répondre au marquis de Grimaldi que, si la France eût tenu pendant l'hiver un pareil langage et s'était expliquée si clairement que ce ministre l'a fait dans son entretien avec vous, il ne fallait presque pas douter que cette affaire-là aurait été bien plus avancée qu'elle ne l'est actuellement.

Cependant, selon mon intention, vous devez tâcher à faire expliquer ce ministre avec M. Yorke, afin de les mettre tous deux en conférence ensemble sur ce sujet, pour entendre au moins de quelle façon il s'expliquera avec celui-ci et s'il y aura moyen de remettre cette affaire en train.

Federic.

Nach dem Concept.


12155. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

Camp de Meissen, 10 juin 1760.

Dem Gesandten wird eine chiffrirte Abschrift des Hellenschen Berichts vom 3. Juni übersandt und ihm zugleich von der Antwort des Königs an Hellen (Nr. 12154) Mittheilung gemacht.

Je laisse à votre pénétration quel usage vous saurez faire de tout ceci auprès de M. Pitt et des autres ministres anglais. Je veux bien vous dire, quoiqu'encore en secret et pour votre direction seulement, que, pourvu que la paix avec l'Angleterre saurait se faire avec la France à mon inclusion expresse, je n'y mettrais pas d'obstacle, pour cette seule condition que la France fournît l'équivalent en argent de 24000 hommes à la reine de Hongrie, mais toujours à la condition expresse que l'Angleterre de sa part resterait entièrement la maîtresse de disposer librement de toute l'armée alliée en faveur de ses alliés en Allemagne contre les puissances ennemies qui ne voudraient pas souscrire à la paix. Voilà cependant ce que je ne vous dis [que] pour votre unique direction et afin que vous y songiez fort mûrement si, le cas existant, vous croyez qu'il serait convenable d'en faire usage ou non.

Enfin, quelle belle perspective que ces ouvertures du marquis de Grimaldi sauraient donner pour le rétablissement de la paix, je crois toujours que cela viendra trop tard et que les coups décisifs seront donnés, avant que ces propositions pourront être remises sur le tapis et ajustées. Car je ne veux point vous laisser ignorer que le général