<438> d'éviter par là que cette cour mal apprise, pour ne pas connaître sespropres intérêts, ne fasse un autre faux pas, en se jetant entre les bras de nos ennemis. J'approuve aussi que vous ayez déjà répondu en conséquence au baron Münchhausen dans ce sens. Je suis fâché seulement de ce que Sa Majesté Britannique ait été entraînée par ladite cour à compromettre sa dignité, et tout ce que je crains de cette misérable affaire, c'est que les ministres danois n'aient des sentiments assez bas et traîtres, que de donner connaissance aux cours ennemies des propositions qu'on m'a, pour le dire naturellement, arrachées dans la situation où je me trouve, pour irriter contre moi le grand-duc de Russie, ce que vous tâcherez de prévenir, s'il est possible, par toutes sortes de moyens que vous croirez convenables aux circonstances et sans bassesses.

Au reste, je joins ici une briève relation1 de ce qui s'est passé depuis que j'ai levé mon camp de Proschwitz, dont vous ferez votre usage, en la rendant publique,2 après l'avoir tournée de façon à éveiller le dépit et la jalousie principalement aux Russes et aux autres alliés des Autrichiens, en leur faisant adroitement comprendre que dans toutes les occasions où il s'agissait que les Autrichiens devaient faire des efforts et marquer de la vigueur, ils savaient se ménager fort adroitement, pour laisser agir leurs alliés et leur faire tirer à leurs risques et dépens les châtaignes du feu, pour ruiner ainsi les affaires des autres, et se rendre par là les maîtres de donner le ton à tout, réservant leurs forces, pour le faire efficacement. Vous donnerez à tout ceci un tour bien adroit.

J'ai reçu des très bonnes nouvelles d'un endroit que vous devinerez facilement,3 elles sont arrivées, après que votre dépêche était faite.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


12196. AN DEN ETATSMINISTER GRAF FINCKENSTEIN IN MAGDEBURG.

Radeburg, 21. Juni 1760.

Ich bin gestern Abend bei des Königs Majestät mit M. Mitchell hier angekommen, que j'ai4 trouvé bien fatigué et chagrin de ce que son dessein d'attaquer l'ennemi n'a pas réussi à son gré. A ma satisfaction inexprimable, il garde, malgré sa situation très embarrassante, une assiette d'esprit tranquille et résigné à tout évènement, quoiqu'il sente parfaitement bien ses maux presque désespérés. L'ennemi, pour faire manquer le coup que le Roi pensa à lui porter, s'est retiré dans des camps presque inattaquables. Si le Roi le pousse, il faut s'attendre qu'il se jettera dans le poste de Stolpen, tout comme il fit l'année passée 58,5 qui sont6 absolument inattaquables, ou que le Roi risque d'être tourné de tout ce que l'ennemi a en forces



1 Vergl. Nr. 12192.

2 Vergl. „Berlinische Nachrichten“ vom 26. Juni, Nr. 77.

3 Vergl. Nr. 12196 und Nr. 12201.

4 Chiffrirt, daher französisch. Vergl. S. 429. Anm. 2.

5 Vergl. Bd. XVII, 471.

6 So.