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12205. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Radeburg, 22 juin 1760.

Voici la copie d'une lettre du lieutenant-général de Lattorff à Cosel,1 qui m'a paru si intéressante que je n'ai pas voulu perdre un moment, pour vous en faire communication. Comme je sais par expérience que le susdit général a de très bons canaux, pour être informé des desseins de l'ennemi, j'ose me fier tout-à-fait à ses nouvelles qu'il me donne ; elles me répandent beaucoup de lumières sur les manœuvres de Laudon et de Daun, et que tous les mouvements que Laudon a faits jusqu'à présent, même sa marche dans le comté de Glatz, ne sont que des feintes pour masquer son vrai dessein, que la lettre du général Lattorff nous développe.

Contre presque toute mon attente, j'ai reçu hier des lettres de Constantinople du 8 de mai,2 en conséquence desquelles mon chargé d'affaires à la Porte m'assure que, s'il n'avait pas pu achever son ouvrage par signer le traité avec la Porte, aucune autre raison l'avait empêché que le ramazan ou le temps du grand jeûne des Turcs, où toutes les affaires étaient suspendues; mais, comme cela finissait le 16 de mai, il profiterait alors de la fête du bairam, pour faire signer le traité, et qu'il croyait ses mesures si bien prises que, dès que le traité serait constaté, le Sultan partirait pour Adrianople, pour commencer les opérations. Voilà ce qui me fait espérer encore que nos affaires pourraient bientôt se changer en mieux et qu'aux premiers jours de juillet nous nous apercevrons des mouvements parmi les troupes de l'ennemi, qui nous marqueront que la chance du jeu est tournée à notre avantage, ce qu'il faut attendre et espérer.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


12206. AN DEN ETATSMINISTER FREIHERRN VON SCHLABRENDORFF IN BRESLAU.

Radeburg, 22. Juni 1760.

Dem Minister wird für die „prompte Uebersendung“ des ihm aus Warschau zugekommenen Berichts von Rexin vom 8. Mai gedankt; die günstigen Nachrichten aus Konstantinopel werden Schlabrendorff mitgetheilt.

Indessen habe Ich nicht anstehen wollen, Euch durch anliegenden Extract zu communiciren, was Mir der Generallieutenant Lattorff zu Cosel unter dem 15. dieses gemeldet hat.3 Ausserdem dass Ich die Richtigkeit seiner guten Canäle kenne, so giebet Mir das, was er schreibt, den Schlüssel zu allen bisherigen Mouvements des Feindes, besonders des Laudons, womit er seine rechte Absichten auf Breslau und wegen seiner Conjunction mit denen Russen masquiren will. Ich



1 Vergl. Nr. 12204.

2 Vergl. Nr. 12201.

3 Vergl. Nr. 12204.