<450> passer dans la Silésie, dans le dessein de me tirer d'ici de mes postes en Saxe. J'ai pris de bonnes mesures contre ce dessein, aussi bien que ma situation me l'a permis, et je ne branlerai pas de mon poste ici, avant que je voie clair dans les évènements, et je ne saurais vous prédire ce qui en arrivera.

En attendant je viens d'avoir des lettres de Constantinople du 8 de mai qui me donnent les meilleures espérances que mon alliance avec la Porte sera bientôt constatée et que ce n'est que le temps du ramazan, où les Turcs se dispensent de toutes affaires, qui a mis l'empêchement que ce traité n'avait été signé d'abord; mais comme ce temps de ramazan s'est fini le 16 du mois passé de mai, l'on me fait espérer qu'alors tout ce qui regarde madite alliance, sera-achevé. J'attends la confirmation de ces nouvelles, entre quel temps il n'y a rien qui m'oblige de mettre quelque chose au hasard.

Dès qu'il y aura quelque changement dans les affaires de ces pays-ci, je ne manquerai pas de vous en informer.

Federic.

Nach dem Concept.


12208. AU LORD MARÉCHAL D'ECOSSE A MADRID.

Quartier général de Radeburg, 22 juin 1760.

Der König bestätigt den Empfang des Berichtes vom 9. Mai und dankt für die Zusendung von spanischem Schnupftabak.

Ce que je fais pour vous, cher Milord, ne sont que de petites choses;1 mais je n'en souhaite pas moins pour cela de vous convaincre par des effets, dans des occurrences réelles, des intentions favorables que j'ai pour vous et du penchant que je me sens à vous faire plaisir.

Au reste, vous verrez par la ci-jointe feuille ce qui vient de se passer nouvellement ici,2 et, quoique la situation de mes affaires soit actuellement critique, et qu'outre la grande armée que j'ai ici vis-à-vis de moi sous les ordres de Daun, il faut s'attendre que Laudon, avec un corps de 40 000 hommes et l'armée russienne, tâcheront de pénétrer en Silésie et que mes ennemis aient conjuré mon entière perte, j'ai, cependant, depuis peu de fort bonnes nouvelles, qui me font espérer une puissante assistance du lointain qui, en ce cas, me débarrasserait beaucoup du pesant fardeau de la guerre où je me trouve et ferait changer de face aux affaires, de façon à ne plus avoir tant à appréhender l'esclavage de l'Europe des trois puissances actuellement liguées contre moi.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Lord Marschall hatte, Aranjuez 9. Mai, geschrieben, seine Angelegenheiten in England stünden, dank der Güte König Friedrichs, gut. „J'ai appris aussi un nouvel trait de Votre Majesté, que vous avez ordonné de payer tous les frais de mon affaire.“ Vergl. S. 345 und Bd. XVIII, 5.

2 Vergl. Nr. 12192.