<475>quelle] mon frère s'opposera aussi bien qu'il saura, de sorte qu'il faut bien, selon toutes les apparences, que, dans le courant du mois de juillet, il sera décidé de toutes mes affaires, et, selon toutes apparences, on pourra se représenter à peu près que cela ne saura qu'aller mal, la supériorité de mes ennemis étant trop décidée. En attendant, quand je marcherai d'ici, et dans la situation embrouillée de mes affaires, ma correspondance avec vous restera, sinon interrompue, au moins pour quelques semaines suspendue ; mais je vous serai bien obligé, si entre ce temps il y aura quelque chose à communiquer de votre part ici en Saxe, [que] vous voudrez bien le marquer au général Hülsen, que je laisse dans mon camp de Meissen.

Il est vrai que la face de mes affaires ici est à présent si désespérée qu'il m'est presque impossible d'en pronostiquer quelque chose de bon; mais, comme je n'ai pas été le maître de la corriger, malgré tous les efforts que j'ai faits, je ferai au moins celui encore d'agir avec autant de prudence que de valeur, pour changer le triste sort où je me trouve actuellement; le reste dépendra des évènements dont je ne suis pas le maître.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.


12232. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Gross-Dobritz, 29 juin 1760.

Je viens de recevoir la lettre du 26 que vous m'avez faite, et ne saurais qu'applaudir à votre résolution prise, de marcher là où l'ennemi se présentera, d'un ou d'autre côté, pour le combattre, et, s'il y a moyen, de le détruire et de lui faire tout le mal, en attendant, possible, sans trop éparpiller vos troupes, pour rester assez en force pour entreprendre une affaire de conséquence. Mais, comme Fouqué a retiré avant son malheur presque toute la garnison de Glogau, où il n'y a actuellement qu'un faible bataillon, presque pas suffisant pour faire les gardes ordinaires, je serai bien aise, et il sera indispensable, et vous y pourvoyez, en jetant au plus tôt ce qu'il faut à Glogau, avant que les Russes sauraient y arriver. J'ai donné mes ordres qu'un des bataillons que le général Ziethen a sauvés du corps de Fouqué, doit marcher à Glogau;1 mais, comme cela saurait trop traîner, vous aurez la bonté d'y pourvoir en attendant, pour n'avoir rien à risquer.

Je reconnais tout l'embarras où vous êtes, dans la situation où les choses sont là-bas; mais imaginez-vous toute l'étendue de l'embarras où je suis ici. Si je m'éloigne d'ici, j'expose le corps de Hülsen; si je reste, je ne saurais donner aucun secours à la Silésie, où tout ira en dessus dessous. Ainsi je suis forcé de prendre un parti. Autant que



1 Vergl. Nr. 12227.