<48> pour y agir avec toute l'adresse, prudence et savoir-faire imaginable, de façon que cela ne saura jamais donner le moindre ombrage ou jalousie à l'Angleterre, quand même le hasard ferait qu'il en transpirerait quelque chose, ni les Français en faire un mauvais usage, s'ils le voudraient jamais, et que, d'un autre côté, vous parveniez, autant qu'il sera possible, au but que, comme vous savez, je m'en suis proposé.

Federic.

Nach dem Concept.


11786. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

[Freiberg, 28 janvier 1760.]1

Je vous ai mille obligations des lettres que vous m'envoyez.2 Nous sommes convenus que le Prince héréditaire partira dans les premiers jours de février, et je me flatte qu'il arrivera à temps chez vous. Je vous ai mille obligations de ce détachement que vous avez fait; mon malheur a voulu qu'il ne pût point servir à quelque coup décisif; cependant il nous a beaucoup soulagé et nous permet actuellement de rassembler quelques subsistances dont nous avons le plus grand besoin.

Vous voyez par les lettres de Vienne3 et de Paris les desseins que mes ennemis ont formés contre moi. Si la France ne fait pas sa paix avec l'Angleterre, nous sommes perdus sans ressource, parceque nous avons trop d'ennemi, parcequ'il y a trop de gens découragés par tous les malheurs qui nous sont arrivés, et parceque la bonté intrinsèque des troupes baisse à vu d'oeil. Vous n'avez qu'à penser à faire notre épitaphe; le grand mal n'arrivera qu'au mois de juillet, mais alors tout sera sans ressource. Vous savez que, d'ordinaire, je ne vois pas noir, mais à présent il n'y a pas moyen de voir autrement; veuille le Ciel que je me trompe, mais, si les circonstances ne se changent pas par quelque grand évènement, je ne crains que trop d'être trop bon prophète.4

Federie.5

Je vous embrasse de tout mon cœur, en vous remerciant bien sincèrement de ce que vous m'avez envoyé.

Das Hauptschreiben nach dem eigenhändigen Concept; der Zusatz eigenhändig auf der im übrigen chiffrirten Ausfertigung.



1 Das Datum nach der Ausfertigung. [Generalstabsarchiv.]

2 Auszüge aus aufgefangenen französischen Briefen.

3 Vergl. S. 42. 43.

4 In der Ausfertigung noch die Bemerkung, dass der König das Geheimniss wohl bewahren wolle, und ein Zusatz mit der Bitte, der Prinz möge die Selbstranzionirten von gefangenen preussischen Truppen, die bei seiner Armee angekommen seien, nach Magdeburg transportiren lassen.

5 An Fouqué schreibt der König am 28. Januar: „Was . . Eure zu nehmende Position dortiger Orten anbetrifft, da muss ich Euch überlassen, dass Ihr Euch dorten postiret, so wie es die dasigen Umstände erfordern, und dass der von Mir in Meiner Euch letzthin ertheilten Instruction intendirte Endzweck sicher und gewiss erreichet wird. Wornach Ihr Euch dann zu achten habet.“ [Wien. Kriegsarchiv.]