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12240. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.1

Quartier général de Quolsdorf,2 juillet 1760.

J'ai eu la satisfaction de trouver à mon arrivée ici la lettre que vous m'avez écrite du 29 de ce mois. Quant aux chiffres avec les gouvernements de Kiistrin et celui de Stettin, ils n'en ont jusqu'à présent aucun, et, si le duc de Bevern s'est peut-être servi quelques fois de celui des gouvernements de Silésie, dont Fouqué a été en possession, c'est apparemment qu'il a gardé ce même chiffre depuis le temps où il commanda les troupes en Silésie.3 II serait, cependant, toujours bien que, dans le temps présent, ils fussent pourvus d'un chiffre, pour [s'en] servir dans leur correspondance avec vous, quand les circonstances exigeront cette précaution. Mais, comme il est impossible, dans la position où je me trouve actuellement, que je leur envoyasse, à chacun, un exemplaire de celui que je vous ai envoyé en dernier lieu, vous aurez la bonté de choisir un homme affidé et fidèle auprès de vous qui copie deux fois exactement votre exemplaire, dont vous enverrez un au gouvernement de Stettin et l'autre à Kiistrin, et dont ils pourront se servir encore, en cas de besoin, pour leur correspondance avec moi et avec les commandants des forteresses en Silésie.

Ce que vous faites ou entreprenez contre les Russes, est tout-à-fait très bien jusqu'à présent, mais je ne saurais vous dissimuler que, si je me trouvais à votre place, j'aurais d'abord commencé à marcher avec toutes mes forces contre Tottleben, que j'aurais attaqué, sans balancer, et chassé de la Poméranie, après quoi je me serais incessamment tourné contre l'autre armée russe. Vous donnez de bonnes nasardes à ces gens-là, mais il leur en faut des plus fortes et des plus sensibles; au surplus, vous verrez que les Russes n'approcheront pas de nos frontières avant le 20 de ce mois. De Laudon, je ne saurais rien vous dire à présent.

Il faut que préalablement je voie comment mon plan réussira, et ce que j'effectuerai. Si ces choses vont à mon gré, alors sans faute je me tournerai vers la Silésie, et alors vous n'aurez rien à observer que les Russes; mais, si mon entreprise [manque], en ce cas-là vous n'auriez pas tiré un grand secours du corps de Fouqué, supposé qu'il existât encore. Dès qu'il se sera passé quelque chose ici, et que je puisse vous en écrire positivement, je ne manquerai pas de le faire incessamment.

Je ne saurais jusqu'ici rien vous écrire de positif du cas qui pourra arriver ici.

Federic.4

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.



1 Die Berichte des Prinzen Heinrich im Monat Juli sind datirt vom 5. bis 15. aus Landsberg, vom 20. bis 26. aus Gleisen (ostnordöstl. von Zielenzig), am 28. aus Starpel (nordnordwestl. von Schwiebus), am 31. aus Padligar (südostöstl. von Züllichau).

2 D. i. Quoosdorf, nördl. von Königsbrück.

3 Vergl. Bd. XVI, 437.

4 Am 1. Juli wird dem Prinzen geschrieben: „II est arrivé ce que j'avais craint à l'égard du fonds d'environ 70000 écus qu'on vous avait indiqué à Küstrin [vergl. S. 422. 458] comme point assigné et comme étant prêt encore à ma disposition, la susdite chambre m'ayant marqué que tout ce fonds avait déjà été assigné et payé.“ Der König habe aber den Geheimrath Köppen in Berlin angewiesen, bis zu 100000 Thlr. für den Prinzen bereit zu halten.