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11734 AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.1

Pretzschendorf, 1er janvier 1760.

Je vous dois encore une réponse à la lettre que vous m'avez écrite du 25 de décembre dernier. J'ai différé à y répondre, pour pouvoir vous marquer quelque chose de précis de notre situation ici. Quoique nous n'ayons pas pu trouver moyen de faire quitter la Saxe à monsieur Daun par les marches et par les différents mouvements que nous avons faits, et par les jalousies que nous lui avons données, je ne vous ai, cependant2, pas moins d'obligation du corps de troupes que vous m'avez envoyé, que si tout avait réussi à souhait.

Nous avons été jusques à Dippoldiswalde; j'ai mené exprès mon neveu avec moi, pour qu'il fût témoin si l'entreprise sur l'ennemi était praticable ou non. Il a trouvé l'ennemi posté sur une hauteur, en ayant trois autres devant lui, ayant appuyé sa droite à Häselich3 et sa gauche à Elend,4 et ne nous laissant, pour déboucher contre lui, que deux chemins fort étroits et sous tout le feu de son canon, de sorte qu'en marchant à lui sur deux colonnes, aucune des deux n'aurait été capable d'y mener ses canons, ni capable de déboucher que contre le canon, ayant l'ennemi formé en front. J'ai essayé de le tourner par Glashütte,5 et cela s'est trouvé impraticable encore par rapport à tous les chemins et défilés impraticables à traverser sous les canons y pointés. Je crois, d'ailleurs, que ce que j'y aurais envoyé de troupes, aurait été totalement coupé par l'ennemi.6 Ceci m'obligera à. me retirer d'ici à Freiberg en quelques jours, et comme je comprends que vous aurez besoin de vos troupes, je vous les renverrai; mais je ne dois pas vous dissimuler, comme à mon ami confident, la situation dans laquelle je me trouverai incessamment.

Prinz Ferdinand wird in derselben Weise über die Bedrängniss des Königs unterrichtet wie Knyphausen in Nr. 11733.

Vous serez persuadé, mon digne vrai ami, combien je suis sensible à la part sincère que vous prenez à ma situation, et de la grande obligation que je vous en aurai à jamais.

Federic.



1 Die Berichte des Prinzen Ferdinand aus dem Monat Januar sind datirt am 1. aus Kroffdorf (nordöstlich von Wetzlar), am 10. und 20. aus Marburg, am 23. aus Cassel, am 29. und 31. aus Paderborn.

2 Verbessert nach dem Concept.

3 Nordöstl. von Dippoldiswalde.

4 Südöstl. von Dippoldiswalde.

5 Südöstl. von Dippoldiswalde.

6 Auf einem Bericht des Generallieutenants von Hülsen, d. d. Frauenstein 1. Januar, findet sich die Weisung zur Antwort: „Wo was in Schmiedeberg, da muss Präcaution nehmen. Mehr von der Seite besorgt als anderswo.“ (Schmiedeberg südl. von Dippoldiswalde.)