<500> hasard. Il faut faire à l'ennemi une guerre serrée, la guerre des partis ne saurait réussir contre eux, à cause qu'ils ont une si grande supériorité en troupes légères; le plus grand coup que vous puissiez faire contre eux, ce serait sûrement de leur enlever leurs bagages; ils n'attaqueront point votre armée, mais ils vous donneront peut-être prise par leurs mouvements de les attaquer durant leur marche.

Quant à ce qui me regarde, mon canon est arrivé ici, nous sommes maîtres de la Pirrnasche Vorstadt, mes batteries sont achevées, de sorte qu'il n'est question que de faire la brèche. Si nous prenons la ville, comme je l'espère, je ferai ce qui humainement me sera possible, pour obliger Daun de rentrer en Bohême, et, si toutes mes mesures ne me réussissent pas, il faudra en venir à une bataille avec un de ces corps, quel que ce soit.

Il est impossible de suivre un plan fixé contre tant d'ennemis, il faut faire la guerre à vue d'œil et faire des plans, selon que les conjonctures et les mouvements de l'ennemi le permettent, et qu'on y voit de la facilité à réussir. Dès que je serai débarrassé de quelque ennemi, je n'aurai rien de plus pressé que de seconder vos opérations, autant que les circonstances me le permettront.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


12260. AU GÉNÉRAL-MAJOR DE GRANT A NEISSE.

Au camp de Gruna, 19 juillet 1760.

J'ai reçu avec toute la satisfaction possible la lettre que vous m'avez écrite du 10 de ce mois, et suis bien aise d'avoir eu par là la confirmation de votre heureuse arrivée à Neisse, dont on m'avait vaguement instruit jusques là.

Vous m'avez fait plaisir de m'informer du plan de défense de Neisse, au cas que l'ennemi en entreprît le siège, dont vous êtes convenu avec le major Lefèbvre,1 en conséquence du projet que ce major en avait formé. Aussi j'approuve et j'agrée ce plan, par la confiance entière que j'ai en votre habileté et savoir-faire, tout comme en celui du major Lefèbvre, et, quoiqu'il soit fort à présumer que l'ennemi voudrait difficilement hasarder l'entreprise d'un siège de Neisse, j'écris cependant aujourd'hui au lieutenant-général de Treskow2 que j'ai approuvé et confirmé le susdit plan, tant en gros qu'en toutes ses parties, et que ma volonté était que, le cas l'exigeant, il doit, absolument et sans aucune contradiction, ni difficulté, le suivre exactement et ponctuellement et l'exécuter, tout comme je lui ai fort recommandé d'agir en tout de concert avec vous et le major Lefèbvre, de vivre avec vous en



1 Vergl. S. 287.

2 Vergl. Nr. 12261.