<510>leurs, qu'en cas qu'il l'acceptât, il ne serait pas fait le moindre mal, ni aucun dommage à la ville. Le général Maquire rejeta cette capitulation et fit répondre qu'il défendrait la ville jusqu'à l'extrémité.

On fut donc obligé d'en venir à la force; les faubourgs furent emportés, les ennemis délogés, et l'on commença à travailler aux batteries.

Le commandant ne nous vit pas plutôt maîtres des faubourgs que, par son artillerie, il commença à y mettre feu. Cela ne fit pas discontinuer notre travail; les batteries furent établies et commencèrent à tirer. Comme elles sont très près des ouvrages et quelques-unes même sur le bord du fossé, quelques bombes échappées mirent le feu aux maisons voisines du rempart, ce qui était difficilement à empêcher, quoique le Roi avait défendu expressément aux artilleurs et aux ingénieurs de ne point faire jouer l'artillerie contre la ville, mais uniquement sur le rempart.

Cela n'aurait point causé d'incendie général, si nos gens sur les batteries ne se fussent aperçus qu'il y avait 4 pièces de canon sur la tour de l'église nommée la Kreuzkirche, qui tiraient de temps à autre sur nos batteries. Pour les faire taire, on fut obligé d'y jeter quelques bombes, qui mirent le feu à la tour.

La chute du clocher le communiqua aux maisons voisines, et un vent impétueux qui se leva, répandit l'incendie au loin, qu'à l'heure qu'il est, par cet accident, il y a près de deux tiers de la ville qui sont réduits en cendre.

Nach der Ausfertigung.


12275. AU FELO-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Au quartier de Leubnitz,1 22 juillet 1760.

J'ai été charmé d'apprendre par votre lettre du 17 que notre cher neveu a fait un si beau coup à Ziegenhain contre un corps détaché de l'armée de Broglie,2 dont je vous félicite, de même que le Prince, auquel [je vous prie]3 de faire des assurances de mon estime et de mon amitié la plus tendre.

D'ici, je ne saurais vous dire autant de bien. Mon artillerie avait fait effectivement la brèche sur Dresde, lorsque Daun avec toute son armée, fortifiée encore par [quelques]4 régiments du corps de Laudon, a marché jour et nuit pour retourner en Saxe par des marches forcées. Il arriva, le 18, de l'autre [côté] de l'Elbe à Schcenfeld, ce qui m'obligea à retirer à moi le prince de Holstein de ce côté-ci de l'Elbe, qui tenait investie la Neustadt de Dresde, parceque ce Prince ne pouvait suffire



1 Südsüdostl. von Dresden.

2 Gefecht bei Emsdorf am 16. Juli.

3 Nach dem Concept; in der Vorlage: „artillerie vous conditio“ .

4 Nach dem Concept; in der Vorlage: „prompt“ .