<515> ne doute pas que mon ministre comte de Finckenstein, que j'ai fait informer des circonstances qui ont occasionné cet incendie, ne vous en aura fait communication.

Quant à vos arrangements dont votre lettre m'instruit, je ne saurais que les applaudir parfaitement, et approuver absolument vos idées. Selon mes lettres du 9 de ce mois, le terme de l'ouverture de la campagne des Russes ne doit être qu'au 27 : ce que vous saurez mieux et avec plus de certitude que moi ici.

Contre les Russes, il ne vous faudra que des camps forts et bons; au cas que vous ne trouviez pas de votre convénience de les attaquer vous-même, ils ne vous attaqueront pas, ce dont vous saurez être presque tout-à-fait assuré. Mais, si vous croyez de réussir en quelque façon contre Laudon ou contre Beck, je ne saurais que de le bien approuver. Dans le cas que vous ayez du succès en Silésie, vous aurez alors, le cas l'exigeant, la liberté — et je vous autorise par la présente à cela — de vous faire joindre d'une partie des garnisons des forteresses qui seront alors le moins exposées, pour en fortifier votre infanterie, soit de Neisse, soit de Schweidnitz, soit de Breslau, selon que les circonstances le permettront. Je vous communique à la suite de celle-ci une relation que je viens de recevoir de Kottbus;1 vous en verrez qu'avant que Daun ait marché vers la Silésie, Laudon, par toutes les pertes en hommes qu'il a essuyées, n'a eu, tout compté, que 30 000 hommes à peu près. A présent que Daun en a beaucoup retiré, je crois que, les troupes absentes décomptées que Laudon a envoyées vers Glatz et autres contrées de la Silésie, il ne pourra vous opposer au delà de 15 000 hommes. Vous ferez réflexion encore sur ce qui vous conviendra le plus, ou d'agir contre Laudon avant le temps que les Russes sauraient avancer, ou de choisir le mieux votre moment et temps à cela au temps que les Russes commenceront à se mettre en marche, pour lui approcher.

Il y a 40 canons à Breslau, pièces de campagne, dont vous pourrez disposer selon le besoin. Nous nous attendons ici à de petits combats; peut-être cela en viendra-t-il à quelque chose de plus. Adieu, cher frère, je fais la vedette ici de trois côtés.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


12280. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Quartier de Leubnitz, près de Dresde, 23 juillet 1760.

Pour continuer de vous informer de ce qui se passe ici, afin que vous en instruisiez mes ministres aux cours étrangères et le public, et les munir par là contre les fausses insinuations et les relations exagérées



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