<520>pris, et que je n'aurais jamais cru le duc de Choiseul si fou et d'une conduite aussi ridicule, sans système, ni suite, et contradictoire en tous ses propos, que je l'ai reconnu par les entretiens qu'il a eus avec le susdit baron Edelsheim. Le temps ne me permet pas de vous faire d'autres réflexions là-dessus. Pour votre direction je vous dirai cependant que tout ce qu'il y a dans cette lettre à l'égard de celle que je dois avoir écrite et que le duc de Choiseul a prétendu avoir interceptée ou eue d'autre part, et d'ailleurs ce que celui-ci a dit sottement d'une communication que je dusse avoir faite à la cour de Vienne, et encore ce qui regarde les propos qu'on m'attribue avoir tenus à Freiberg, ne sont que des mensonges tous purs, que le duc de Choiseul a faussement controuvés, ou que le comte Starhemberg, à la façon de sa cour, a malicieusement imaginés, pour faire illusion au duc de Choiseul. Toutes les lettres que j'ai écrites à l'occasion de la mission du baron d'Edelsheim, avec le reste des papiers touchant cette affaire, sont déposées entre vos mains. Ils1 vous vérifieront en tout cas ce que je viens de vous assurer. Je fais répondre, au reste, à celui-ci que, quand même on lui écrirait des lettres de Paris, il n'aurait qu'à répondre qu'il n'était que particulier, après que sa commission avait été finie, avant même son retour à Paris, et qu'il ne se mêlerait plus de rien.

Vous voyez par tout ceci, combien il est d'une nécessité absolue que le sieur de Hellen ne dise mot au comte Affry; ce dont vous lui ferez parvenir mon intention, sans la moindre perte de temps, par un courrier exprès, supposé que les instructions antérieures que vous lui avez dépêchées, soient déjà parties.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


12285. AU BARON D'EDELSHEIM A TURIN.

Au quartier général de Leubnitz, 24 juillet 1760.

Je vous sais parfaitement gré de la relation détaillée que vous m'avez faite du 25 du mois dernier de juin.2 J'ai été étonné des procédés malhonnêtes et injustifiables qu'on a tenus avec vous après votre retour à Paris, et vous avoue que je n'aurais jamais cru M. de Choiseul si fol, la conduite qu'il a tenue à votre égard, étant aussi ridicule et indécente que ses propos contradictoires, sans système, ni suite.

Soyez persuadé qu'aussi satisfait que je suis de la conduite que vous avez observée dans toutes ces occasions fâcheuses pour vous, je vous en serai redevable et vous en donnerai des marques convaincantes. S'il arrivait que ces gens à Paris vous écrivent, comme ils l'ont dit,



1 So.

2 Vergl. Nr. 12284. Der Bericht Edelsheims ist abgedruckt Zeitschrift für Gesch. des Oberrheins N. F. Bd. II, S. 93-98 in dem oben S. 110 erwähnten Aufsatz von Obser. Edelsheim war bei seinem zweiten Aufenthalt in Paris von Choiseul ins Gefängniss gesetzt und seiner Papiere beraubt worden.