<541> l'honneur et pour la patrie, tout le monde fera l'impossible pour réussir. La supériorité du nombre ne m'effraie point; mais, malgré toutes ces circonstances, je ne réponds pas de l'évènement. Si Daun ne fait aucun mouvement demain, je marcherai du côté de Jauer et me franchirai le chemin de Schweidnitz, pour en tirer mes pains et mes vivres. J'ai tout lieu de présumer que nous les battrons, avant que cela arrivera. Si nous sommes heureux, vous l'apprendrez bien vite; si les choses tournent mal, vous ne le saurez que trop tôt.

Vous avez très bien fait de donner de grosses récompenses à Werner. Si votre argent est fini, vous n'avez qu'à demander 20000 écus en mon nom du ministre de Schlabrendorff et de lui dire, en même temps, que c'est ma volonté. Je souhaite que vous soyez dans peu obligé d'en demander.

Publiez là-bas que je vous envoie un corps de 10000 hommes. Demain, je ferai courir des bruits que vous me fournirez tout autant.

Federic.

Je vous félicite, mon cher frère, de tous les grands avantages que votre prévoyance, votre vigilance et votre célérité vous ont procurés.1

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


12309. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.2

Liegnitz, 10 août 1760.

J'ai bien reçu la lettre de Votre Altesse du 1er de ce mois, et je n'ai pu apprendre qu'avec le plaisir le plus sensible la nouvelle que m'a donnée de bouche le chasseur de campagne, porteur de la susdite lettre, de l'avantage que vous avez remporté en dernier lieu sur un gros corps de troupes françaises.3 Je vous en félicite de tout mon cœur, en vous souhaitant mille bonheur et toutes sortes de succès dans vos entreprises ultérieures.

Pour ce qui concerne le contenu même de la lettre en question, je n'y saurais encore répondre, n'étant point déchiffrée tout-à-fait au moment présent où je me trouve sur le point de me mettre en marche pendant la nuit avec mon armée.

Au reste, les circonstances où je me trouve, sont toujours très critiques; je ferai en sorte de gagner cette nuit une marche sur l'ennemi,



1 Der Prinz hatte durch sein plötzliches Erscheinen vor Breslau den General Laudon veranlasst, die Belagerung dieser Festung aufzugeben und sich eiligst auf Canth und Zobten zurückzuziehen.

2 Die Berichte des Prinzen Ferdinand im Monat August sind datirt am 1.: Warburg, am 28.: Bühne (nordöstl. von Warburg).

3 Prinz Ferdinand hatte am 31. Juli die Franzosen unter de Muy bei Warburg geschlagen. Vergi. Schäfer a. a. O. Bd. II. Th. 2, S. 128 ff. und Tempelhoff a. a. O. Bd. IV, S. 115—119.