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11793. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

[Freiberg,] 3 février 1760.

Je vous envoie ci-joint les mémoires de la malheureuse campagne de 59, et deux relations, l'une du prince héréditaire de Brunswick, l'autre du major Bülow,1 concernant des détails de cette campagne.2 Veuille le Ciel que ce soit la dernière campagne de cette guerre, mais je crains bien que nos espérances pour la paix ne s'évanouissent encore, et qu'enfin le malheur que je crains et la catastrophe n'arrive au mois de juillet ou d'août.

Adieu, j'ai fait tout ce qui a dépendu de moi pour mener les esprits à un accommodement. D'un autre côté, j'ai pris toutes les mesures pour rétablir l'armée le plus que possible; je ne saurais faire davantage, et je ne puis ni répondre des évènements ni d'une certaine fatalité qui se mêle du destin des hommes.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


11794. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.3

Freiberg, 3 février 1760.

Je remercie Votre Altesse de la lettre qu'Elle vient de m'écrire du 29 du mois de janvier dernier, et des nouvelles qu'Elle a bien voulu y joindre. Je dois cependant Lui dire que l'avis daté du 12 de janvier4 concernant ce qu'il y a d'une négociation particulière entre moi et le maréchal de Belle-Isle, et une lettre que je devais lui avoir écrite, est absolument faux et controuvé, tant par rapport au fait que dans toutes les circonstances alléguées. Depuis bien d'années, je n'ai point reçu de lettres dudit maréchal de Belle-Isle, tout comme il n'en a eu aucune de moi, de manière que tout ce que l'auteur de l'avis en raconte, est un mensonge tout pur, comme je le saurais prouver; ce qui fait que je ne saurais croire bien authentiques les autres nouvelles qu'il débite.5

Le Prince héréditaire se prépare pour nous quitter ici6 et pour retourner le même chemin qu'il est venu; tout vient d'être arrangé pour son retour, de sorte que vous sauriez compter qu'il arrivera au temps juste. Il a tout vu ici de ses propres yeux, et comme je ne lui ai rien caché de tout ce qui regarde mes affaires présentes, il en



1 Vergl. S. 24.

2 Weder die Aufzeichnungen über den Feldzug, noch die beiden Relationen liegen vor.

3 Prinz Ferdinand befand sich nach seinen Berichten während des Monats Februar in Paderborn.

4 Der Prinz hatte einen Auszug aus einem Schreiben Rouilles, d. d. Paris 12. Januar, überschickt, in welchem behauptet wird, der König habe an Belle-Isle einen Brief gelangen lassen und auf die Nothwendigkeit, Frieden zu schliessen, hingewiesen.

5 So nach dem Concept.

6 Vergl. S. 48.