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11829. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.1

Freiberg, 12 février 1760.

Les réflexions que j'ai faites sur notre campagne future, m'ont fait venir ces idées que j'ai couchées par écrit,2 et que j'ai bien voulu vous communiquer en copie, à la suite de cette lettre, ne doutant nullement que vous voudrez bien m'en garder, mon cher frère, le secret le plus inviolable, par toutes les raisons qu'il serait superflu de vous alléguer. J'aurais une satisfaction particulière, si vous vouliez bien vous expliquer confidemment envers moi là-dessus. Je vous prie d'être assuré des vœux sincères que je fais pour votre prompt rétablissement.3

Federic.

Je souhaite que votre santé se rétablisse.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


11830. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Freiberg, 12 février 1760.

La lettre que vous m'avez faite du 9 de ce mois, m'a été bien rendue, mais je vous ai déjà écrit que le terme le plus propre pour le départ à Magdeburg sera la mi-mars.4 Je m'y réfère et vous recommande encore que vous vous arrangiez à ce sujet de sorte que l'éclat en soit ménagé au possible, et que surtout le public n'en soit pas si inquiété, ni autant ombragé qu'autrefois, quand on s'y est pris avec aussi peu de fermeté que de prudence et de ménagement.

Quant à la paix, je me tiens persuadé que, malgré tout ce que la cour de Vienne remue en contre, les choses en arriveront nonobstant à la pacification entre la France et l'Angleterre. J'ai de trop bonnes raisons pour cela que je ne dusse présumer l'affaire comme très certaine.5 Car pour ce qui regarde la lettre du sieur Münchhausen et ses avis de Vienne,6 il y a déjà quelques semaines que j'en eus de pareils; mais la scène s'est bien changée du depuis, et j'ai toute espérance que les choses se composeront par une bonne paix entre la France, l'Angleterre et moi.

Federic.

Tout est ici dans la même position; je crois que cela durera jusque vers la fin de mars, mais alors il y a apparence que l'ennemi



1 Die Berichte des Prinzen sind im Monat Februar datirt am 3. und 6. aus Unkersdorf (vergl. S. 1. Anm. 1), vom 15. bis 27. aus Wittenberg.

2 Vergl. Nr. 11828.

3 Vergl. S. 72.

4 Vergl. S. 83.

5 Vergl. Nr. 11831. 11836.

6 Münchhausen hatte, Hannover 3. Februar, geschrieben, dass man aus Aeusserungen französischer Gesandter' in Deutschland schliessen müsse, es sei dem Wiener Hofe gelungen, den König von Frankreich von seinen friedlichen Absichten abzubringen.