<95> peu mes inquiétudes sur les remuements de l'ennemi commencent. Ce n'est pas seulement pour un corps de troupes russes et cosaques détaché de la Vistule, pour faire une incursion et dévastation en Silésie et dans le voisinage, mais il ne faut point douter encore que, dès le commencement du mois qui vient ou tout au plus tard vers la mi-mars, l'ennemi commencera à remuer ici et à ouvrir la campagne.1

Vous n'aurez rien à me reprocher, mon cher; tout a été exécuté, selon que nous en sommes convenus. Les Russes font avancer 20000 hommes vers Fraustadt, leur grande armée doit agir cet été vers Colberg; enfin il y aura bien du grabuge, et il faudra être bien vigilant ou même, si l'on peut, se doubler et tripler, pour faire face partout. Dieu nous assiste contre ces brigands qui font une guerre bien honteuse, vu leur nombre et leur puissance! Je vous prie de vous entretenir avec mon neveu; ce sera comme si vous me parliez à moi-même, il est au fait de tout ce qui me touche.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.


11834. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Freiberg, 13 février2 1760.

Votre rapport du 5 de ce mois m'a été bien rendu. Autant que j'en [vois], vous êtes encore dans le malentendu,3 dont je crois cependant vous avoir désabusé, après ce que je vous ai expliqué par mes précédentes dépêches.

Quand vous dites, d'ailleurs, qu'il ne faut point marquer trop d'empressement aux Français jusqu'à leur demander des entrevues, vous avez raison, et j'y applaudis parfaitement; je voudrais cependant savoir, et voilà encore une fois le vrai et seul but que je me suis proposé dans la commission secrète dont je vous ai chargé, les véritables intentions de la France au sujet de la paix qu'on lui a offerte, et les conditions qu'ils voudraient proposer pour la faire. Voilà sur quoi on ne saurait les approfondir, à moins que de leur parler, et voilà ce que j'ai voulu connaître par vous; mais que ce soit vous-même qui en parlera au sieur d'Affry, ou que [ce] soit par un autre dont vous vous servirez à cela,4 voilà ce qui m'est tout un, pourvu que seulement je puisse pénétrer par là ce que je désire.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Der Schluss des Schreibens betrifft ein Avancement im Dragonerregiment Finckenstein, das sich bei der Armee des Prinzen Ferdinand befand.

2 In einem Schreiben an Lord Marschall vom 13. dankt der König für die ihm gesandten Nachrichten und für den aus Spanien ihm geschickten Wein und Tabak.

3 Vergl. Nr. 11815.

4 Vergl. Nr. 11808.