<98> travaillent à faire disgracier M. de Choiseul, mais comme il a depuis une quinzaine de jours la faveur de la Sultane, on craint beaucoup que quelques courtisans ne soient la victime de son ressentiment. Comme on prévoit que la campagne aura lieu, quand même il y aurait un congrès, on fait tous les préparatifs nécessaires pour l'ouvrir de bonne heure et la pousser avec toute la vigueur possible. On parle de faire marcher une partie de la maison du Roi.

de Vienne, le 15 janvier.

Quand je fais attention à toutes les peines et à tous les mouvements que la cour se donne pour trouver de l'argent, je suis extrêmement surpris que l'Impératrice-Reine ne juge pas à propos de donner les mains à la paix. Je croyais tous les fonds prêts pour la campagne prochaine, mais il n'y en a pas la moitié. Chaque ministre se donne tous les mouvements possibles pour trouver les moyens d'emprunter des fonds, et personne n'y a encore réussi. L'Impératrice a écrit au Pape pour obtenir la permission de faire des emprunts sur le clergé ou plutôt de lever tout l'argent possible qu'elle pourra obtenir. On compte bien que Sa Majesté Impériale et Royale obtiendra ce qu'elle demande, mais cette ressource ne suffira pas. Dans ce cas, il se fera ici la même chose qu'il se fait pour l'argenterie à Paris. Chacun fournira selon son contingent. Le maréchal Bathyany, qui est foncièrement honnête homme, représenta avant-hier à l'Impératrice-Reine qu'il serait bien plus avantageux de donner les mains à une paix sûre et honorable que de continuer à répandre une quantité de sang humain. Mais ces représentations furent mal reçues. On attribue cette espèce d'entêtement au comte Kaunitz, qui est ennemi juré du roi de Prusse. Les différents états sont très mécontents de ce ministre, et ses amis, qui sont en très petit nombre, craignent extraordinairement qu'il ne soit bientôt la victime de ses ennemis. Le maréchal Daun, qui a été en réputation pendant une quinzaine de jours, se ressentira aussi de cette disgrâce, si elle aura lieu. On lève du monde dans tous les États de la Reine avec une ardeur extrême. Le comte Kaunitz compte de lever plus de 60000 hommes de recrues.


11837. AUX MINISTRES D'ÉTAT COMTES DE PODEWILS ET DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Freiberg, 14 février 1760.

Der König theilt den Ministern mit, er könne es nur billigen, dass der Generallieutenant von Rochow sich geweigert habe, ohne königliche Ordre den Grafen von Putbus und den Herrn von Olthoff, zwei kriegsgefangene schwedische Commissäre in Berlin, gegen ihr Ehrenwort in Freiheit zu setzen und von Berlin fortgehen zu lassen.

Mais pour faciliter au mieux possible le relâchement du lieutenantgénéral de Manteuffel,1 je veux condescendre que, quand vous saurez arranger cette affaire de la sorte que ce lieutenant-général soit rendu à nous en toute liberté et échangé ainsi contre le comte de Putbus et le sieur d'Olthoff, qu'alors ceux-ci soient remis également en liberté; de sorte que, quand le chef commandant des troupes suédoises en Poméranie, le comte de Lantingshausen, s'y prêtera, alors on n'aura qu'à convenir du jour et lieu où l'échange de ces trois personnes se fera de la façon susdite, l'une contre les autres. Ce dont vous avertirez aussi alors le lieutenant-général de Rochow en mon nom. Mais dans le cas que le



1 Vergl. S. 53.