11766. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Freiberg, 19 janvier 1760.

J'ai bien reçu la lettre de Votre Altesse du 14 de ce mois, et j'entre en tout ce que vous me marquez relativement aux troupes aux ordres du Prince héréditaire,31-2 que je ne garderai ici contre ce [que] votre convenance demande;31-3 mais, comme je me flatte que Votre Altesse ne sera pas tout-à-fait pressée de les ravoir incessamment, j'espère que vous aurez la bonté de me permettre de les garder au moins une quinzaine de jours encore et d'arranger, au surplus, alors leur retour, de façon qu'elles ne départent pas d'ici toutes à la fois, mais imperceptiblement, sans quoi, si l'ennemi s'aperçoit d'abord que je sois privé à la fois de ce secours, il ne manquera pas de me tomber incessamment sur le corps, d'autant plus qu'il a tiré à soi Laudon avec 15000 hommes de la Moravie, qu'il vient de poster à Passberg, à Brüx et aux environs.31-4 Je ne puis vous dissimuler que je crois que, d'abord que le Prince héréditaire m'aura quitté avec ses troupes, l'ennemi tentera quelque entreprise sur moi. Nonobstant de cela, comme je vois que vous en avez besoin vous-même, je ne les arrêterai pas au delà de susdit temps, mais je vous les renverrai avec toute la reconnaissance que je vous en dois. Quant aux routes pour leur retour, vous aurez bien la<32> bonté de régler vos mesures là-dessus avec le Prince héréditaire, selon que vous l'estimerez de votre convenance. La seule chose que je vous recommande à le sujet, c'est que vous veuillez bien diriger, s'il est possible, la route d'un de ces corps sur Langensalza,32-1 puisque cela aidera considérablement à ma subsistance et à donner le poids aux livraisons à mes magasins dans ces contrées.

Je m'en rapporte à de certains détails que le Prince héréditaire ne manquera pas de vous faire, et si vous approuvez ces mesures, je dois confesser que ces troupes m'ont beaucoup secouru, quoiqu'il n'y ait rien eu de décisif dans leur expédition.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.



31-2 Der Prinz hatte, Marburg 14. Januar, gemeldet, er sehe sich wegen der grossen Ausdehnung des von ihm zu deckenden Gebietes, und, da er das Gros der Armee in der Nähe der Depots zusammenhalten müsse, gezwungen, das Corps des Erbprinzen nach Westfalen in Quartiere zu legen. (Vergl. Nr. 11757.)

31-3 So nach dem Concept. Im Déchiffré der Ausfertigung: „contre votre convenance demandée“ .

31-4 Auf dem Bericht des Majors v. Röell, Nieder-Bobritsch (östl. von Freiberg) 18. Januar, mit der Meldung, dass nach Aussage eines Spions Hadik mit 30000 Mann nach Passberg und Schneeberg marschire, um das Corps des Erbprinzen von Braunschweig anzugreifen, findet sich die Weisung zur Antwort: „Der Kerl lügt! Die können nicht so viel detachiren! 40000 Mann!“ (So.)

32-1 Vergl. Nr. 11745.