11787. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A BERLIN.

Freiberg, 30 janvier 1760.

Comme vous croyez, en conséquence de votre rapport du 26 de ce mois, que cette lettre anonyme que je vous avais envoyée avec mon ordre du 24,49-1 ne saurait être autrement que d'un nommé Sternickel, secrétaire d'ambassade de Saxe qui, malgré le départ du sieur de Bülow,49-2 est toujours resté là, je ne saurais vous dissimuler que je ne saurais envisager autrement cette indulgence du département des affaires étrangères que comme une grande négligence de sa part, et d'être fort mal content de ce qu'après le départ du sieur de Bülow on n'a pas fait sortir incessamment ce secrétaire, reconnu d'ailleurs de tout temps pour un sujet intrigant et dangereux. Cependant, comme la faute est faite, et que je conviens des raisons que vous m'alléguez qu'il n'est plus à présent le moment de le mettre hors de Berlin, ma volonté est que vous devez mettre ordre à faire observer cet homme de si près et sans interruption, afin que vous soyez précisément instruit de toutes ses démarches et menées, pour l'empêcher qu'il ne sache faire aucun mal, et pour découvrir et intercepter toutes lettres préjudiciables qu'il voudrait envoyer dehors. Vous veillerez d'ailleurs que, sous quelque prétexte que ce soit, il ne puisse avoir la moindre connexion ni liaison avec des gens de la chancellerie, enfin, de lui couper toute occasion à pouvoir faire du mal, dont le susdit département me restera responsable.

Quant au rapport du 27 que vous m'avez fait conjointement avec le comte de Podewils, au sujet des armateurs qui sous mon pavillon croisent sur les vaisseaux suédois, je vous dirai que vous devez conniver que ces choses aillent leur train et continuent comme jusqu'à présent; car, si la paix sera constatée, ces déprédations cesseront de soi-même, et, si la guerre continue, toutes les choses seront dans une telle bredouille qu'elles en seront une des moindres.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



49-1 Am 24. war dem Minister ein aufgefangener, unter fingirtem Namen an Graf Brühl gerichteter Brief übersandt worden, mit dem Befehl, den Verfasser zu ermitteln und sich seiner zu versichern.

49-2 Der frühere sächsische Gesandte in Berlin.