11794. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.55-3

Freiberg, 3 février 1760.

Je remercie Votre Altesse de la lettre qu'Elle vient de m'écrire du 29 du mois de janvier dernier, et des nouvelles qu'Elle a bien voulu y joindre. Je dois cependant Lui dire que l'avis daté du 12 de janvier55-4 concernant ce qu'il y a d'une négociation particulière entre moi et le maréchal de Belle-Isle, et une lettre que je devais lui avoir écrite, est absolument faux et controuvé, tant par rapport au fait que dans toutes les circonstances alléguées. Depuis bien d'années, je n'ai point reçu de lettres dudit maréchal de Belle-Isle, tout comme il n'en a eu aucune de moi, de manière que tout ce que l'auteur de l'avis en raconte, est un mensonge tout pur, comme je le saurais prouver; ce qui fait que je ne saurais croire bien authentiques les autres nouvelles qu'il débite.55-5

Le Prince héréditaire se prépare pour nous quitter ici55-6 et pour retourner le même chemin qu'il est venu; tout vient d'être arrangé pour son retour, de sorte que vous sauriez compter qu'il arrivera au temps juste. Il a tout vu ici de ses propres yeux, et comme je ne lui ai rien caché de tout ce qui regarde mes affaires présentes, il en<56> est si exactement au fait qu'il pourra vous en rendre compte aussi précisément et en détail, comme si je vous le disais de bouche moimême.

Ma situation ici ne s'est encore changée en rien; les maladies règnent fort parmi les troupes autrichiennes, on dit même qu'il en meurt grand nombre, ce qui cependant ne change pas nos affaires en mieux. Je ne saurais pas vous dissimuler que je n'envisage la campagne future qu'en tremblant, car c'est d'elle qu'il s'agit absolument et de ses succès, et si ni les Français ni aucun autre des alliés ennemis ne quittent le jeu, nous aurons à soutenir une très difficile partie, vous contre les Français et moi contre les Autrichiens, les Russes, les Suédois et les Cercles, et je ne saurais m'en promettre beaucoup de bien, vu le grand découragement qui se fait sentir parmi la plupart des troupes.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.



55-3 Prinz Ferdinand befand sich nach seinen Berichten während des Monats Februar in Paderborn.

55-4 Der Prinz hatte einen Auszug aus einem Schreiben Rouilles, d. d. Paris 12. Januar, überschickt, in welchem behauptet wird, der König habe an Belle-Isle einen Brief gelangen lassen und auf die Nothwendigkeit, Frieden zu schliessen, hingewiesen.

55-5 So nach dem Concept.

55-6 Vergl. S. 48.