11820. AU ROI DE POLOGNE, DUC DE LORRAINE A LUNEVILLE.

König Stanislaus schreibt, Luneville 20. Januar: „Dans l'espérance où je suis que les puissances belligérantes, touchées des malheurs d'une guerre qui se rallume de plus en plus, voudront bien concourir mutuellement à l'éteindre, je me donne la liberté d'offrir à Votre Majesté ma ville de Nancy comme une des villes la plus propre à la tenue d'un congrès, la plus capable de contenir un grand nombre de personnes et, par sa situation, la plus à portée des puissances intéressées au grand ouvrage de la paix. Je me flatte que le Roi mon gendre, à qui je vais faire aujourd'hui la même proposition, voudra bien y donner les mains, et je désire passionnément pour l'honneur de ma capitale qu'elle puisse servir de monument à la postérité d'une paix si utile et si nécessaire même dans les calamités où tant de peuples se trouvent réduits.“

Freiberg, 10 février 1760.

Monsieur mon Frère. J'ai reçu avec bien du plaisir la lettre de Votre Majesté. Je ne refuserais certainement pas l'offre qu'Elle fait de Sa ville de Nancy pour l'assemblée d'un congrès de paix, si cela ne dépendait que de moi. Toutes les négociations qui se feraient sous Ses auspices ne pourraient prendre qu'un tour favorable et heureux. Mais Votre Majesté saura peut-être à présent que tout le monde n'a pas des sentiments aussi pacifiques que les Siens. La cour de Vienne et de Russie ont refusé d'une manière inouïe d'entrer dans les mesures que le roi d'Angleterre et moi nous leur avons proposées, et il y a apparence qu'ils81-3 entraîneront le roi de France à la continuation de la guerre, dont eux seuls se promettent tous les avantages; au moins seront-ils les seules causes de l'effusion de sang à laquelle leur refus donnera lieu. Je n'en aurai pas moins de reconnaissance des offres que Votre Majesté me fait. Si les souverains avaient tous Son humanité,<82> Sa bonté et Sa justice, le monde ne serait point exposé, comme il [l']est, à la désolation, le ravage, le meurtre et les incendies.

Federic.

Nach dem Concept; das Schreiben des Königs Stanislaus nach der Ausfertigung.



81-3 So.