11852. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Freiberg, 21 février 1760.

En conséquence du rapport que vous m'avez fait du 12 de ce mois, vous remarquez que ce qui retient le plus le prince Louis de

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Brunswick à s'acquitter de ce dont le ministère anglais et le mien l'ont requis,115-1 c'est qu'il craignait de se compromettre en voulant exécuter cette commission aussi crûment qu'on l'avait chargé, surtout avant que de savoir mes vraies intentions. Sur cela, je vous dirai que je ne saurais pas m'imaginer que le ministère britannique ait tellement voulu attacher aux mots ce digne Prince, à ne pas pouvoir tempérer les paroles au fait, et quant à mes vraies intentions, je crois que la lettre que je vous ai faite du [16] de ce mois,115-2 aurait dû vous mettre assez au fait de ma façon de penser, de sorte que, si vous [vous] en êtes expliqué là-dessus tout naturellement, comme je le prétends, envers ce digne Prince, il en aura été parfaitement instruit. Il est bon d'user de prudence, mais il la faut mesurer conformément aux circonstances et s'y prêter également, sans quoi l'on risque de perdre les fruits d'une prudence hors de saison.

Quant à la façon d'agir de M. Yorke,115-3 je crains qu'il n'y ait un peu d'affectation dans son fait, et rarement on manque de se rencontrer, pourvu qu'on ait sérieusement envie de se trouver. J'appréhende seulement que cette espèce de grimaces ne fasse un très mauvais effet et fasse manquer la fin proposée, en usant de trop de cérémonies et d'une fausse délicatesse. Je vous dis tout ceci pour votre direction, afin que vous n'en fassiez que l'usage convenable.

Federic.

Nach dem Concept.



115-1 Vergl. S. 82. 83. 100.

115-2 Vergl. Nr. 11839.

115-3 Hellen berichtete, Yorke habe trotz aller Bemühungen noch keine Gelegenheit gefunden, mit Affry zu sprechen. Vergl. Nr. 11839.