12259. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Au quartier de Gruna, 18 juillet499-2 1760.

J'ai reçu votre lettre du 15 de ce mois. Je crois que vous avez reçu de Glogau toutes les nouvelles que l'on peut avoir à peu près des Russes, par où il me semble qu'ils ne peuvent avoir que deux objets : l'un sur Francfort, l'autre sur Glogau. Il me semble encore que l'on peut juger par là que Laudon a l'intention de se joindre à eux, pour faire une entreprise sur Glogau. Je vous prie de ne point rester en détachements dans les conjonctures présentes : c'est trop donner au<500> hasard. Il faut faire à l'ennemi une guerre serrée, la guerre des partis ne saurait réussir contre eux, à cause qu'ils ont une si grande supériorité en troupes légères; le plus grand coup que vous puissiez faire contre eux, ce serait sûrement de leur enlever leurs bagages; ils n'attaqueront point votre armée, mais ils vous donneront peut-être prise par leurs mouvements de les attaquer durant leur marche.

Quant à ce qui me regarde, mon canon est arrivé ici, nous sommes maîtres de la Pirrnasche Vorstadt, mes batteries sont achevées, de sorte qu'il n'est question que de faire la brèche. Si nous prenons la ville, comme je l'espère, je ferai ce qui humainement me sera possible, pour obliger Daun de rentrer en Bohême, et, si toutes mes mesures ne me réussissent pas, il faudra en venir à une bataille avec un de ces corps, quel que ce soit.

Il est impossible de suivre un plan fixé contre tant d'ennemis, il faut faire la guerre à vue d'œil et faire des plans, selon que les conjonctures et les mouvements de l'ennemi le permettent, et qu'on y voit de la facilité à réussir. Dès que je serai débarrassé de quelque ennemi, je n'aurai rien de plus pressé que de seconder vos opérations, autant que les circonstances me le permettront.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



499-2 Dem Major von Lichnowsky in Glogau wird am 18. Juli für seine Nachrichten gedankt und die Zufriedenheit des Königs mit den von ihm getroffenen Anstalten ausgesprochen. „Ich bin hier im Begriff Dresden zu nehmen, und wenn Ich damit fertig sein werde, so werde Ich sehen, was weiter zu thun ist, um Euch dorten Luft zu machen.“ [Berlin. Generalstabsarchiv.]