12363. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Baumgarten, 16 septembre [1760].

Vous avez bien pénétré, mon très cher Frère, la position actuelle de l'ennemi ici dans votre billet que Zastrow vient de m'envoyer.580-4 En<581> attendant, je ferai demain un mouvement du côté gauche, pour voir, si, nonobstant Frankenstein, je saurais faire changer l'ennemi de sa position présente; et, d'ailleurs, il me faut ce mouvement, pour ravoir Schweidnitz au dos. Quoique je trouve ici de grandes difficultés, ce ne sont, cependant, pas mes plus forts embarras, mais mes plus grandes peines sont: pour Colberg,581-1 que l'ennemi presse, pour les Suédois, pour les Russes, qui ne sont pas encore tout-à-fait sortis de la Silésie, et encore pour l'armée de l'Empire en Saxe. Il faut que j'attende les évènements; vous saurez être persuadé, en attendant, que je fais tout ici ce qui est possible, pour corriger mon sort; je suis obligé, cependant, d'abandonner le reste au hasard.

Mes vœux les plus fervents sont pour le prompt rétablissement de votre santé et que vous soyez au moins, mon cher frère, bientôt à même de retourner au plus tôt mieux à l'armée, parceque, faute de bonne assistance, je me trouve souvent dans les plus grands embarras, dont à peine je sais quelquefois me tirer.

Je me porte un peu mieux à présent,581-2 mais j'ai encore les hémorrhoïdes aveugles. Tout cela ne serait rien, sans les inquiétudes que vous pouvez vous figurer facilement; mais tout finit dans le monde, ainsi mes inquiétudes finiront de même, quand le période fatal sera passé. Adieu, cher frère, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.



580-4 Der Prinz hatte, Breslau II. September, geschrieben: „Vraisemblablement que l'ennemi changera de position, qu'il étendra sa gauche vers Landeshut et sa droite vers Freiburg.“

581-1 Vergl. Nr. 12361.

581-2 Vergl. Nr. 12350.