<373>de me tenir à cet égard dans les bornes de la plus exacte neutralité et de ne m'en mêler tout au plus que par la voie des bons offices.

Federic.

H. Comte de Podewils. C. W. Borcke.

Nach der Ausfertigung.


1130. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A AUGSBOURG.

Berlin, 8 juin 1743.

Je viens d'être informé de bonne main que le lord Stair, durant son séjour à Francfort, a eu en secret un long entretien avec l'Impératrice, à l'issue duquel Sa Majesté Impériale a envoyé un courrier à l'Empereur, et que là-dessus ce prince a changé la résolution de se retirer à Augsbourg en celle de. se rendre incessamment à Francfort, afin de s'aboucher secrètement dans le voisinage avec Sa Majesté Britannique, aussitôt qu'elle sera arrivée à l'armée combinée.1

Ce phénomène, joint aux particularités que vous me mandez dans la dépêche du 28 de mai dernier, concernant la triste position des affaires de l'Empereur, marque manifestement que la mollesse et la mauvaise conduite des Français ont poussé ce prince au désespoir, et qu'il a pris le parti de se jeter entièrement dans les bras du roi d'Angleterre. De sorte que je ne serai nullement surpris d'apprendre au premier jour qu'il aura fait son accommodement, et à telles conditions qu'on aura voulu lui prescrire.

Le principal objet auquel il faut maintenant que vous donniez votre attention dans la conjoncture présente, c'est d'empêcher que, dans les négociations qui pourraient être entamées entre Leurs Majestés Impériale et Britannique, il ne se conclue rien qui puisse m'être préjudiciable, et d'entretenir l'Empereur dans les sentiments favorables qu'il m'a marqués jusqu'à présent, afin qu'il ne se laisse pas entraîner dans des engagements contraires à mes intérêts : à quoi j'espère que vous trouverez d'autant moins de difficulté que ce prince est trop éclairé pour ne pas sentir que, de quelque manière qu'il se tire d'affaire pour le présent, il n'en a pas moins besoin de mon amitié pour l'avenir.

Federic.

H. Comte de Podewils. C. W. Borcke.

Nach dem Concept.



1 In der Denkschrift des Prinzen Wilhelm von Hessen, Preussische Staatsschriften I, 633 ff., heisst es: „Dès le 28 de mai de l'année passée (1743), Sa Majesté Impériale s'est adressée au roi de la Grande-Bretagne par le moyen du prince Guillaume de Hesse,“ etc.