<40>troupes de ce côté-là, et je pense qu'au contraire l'obligation pourrait être retournée. Ce n'est pas moi qui veux faire la conquête de la Moravie, mais c'est le roi de Pologne, ainsi il me doit avoir quelque obligation d'être venu moi-même pour l'en mettre en possession.

Je dois ajouter à toutes ces réflexions encore une, qui ne me paraît pas moins intéressante. C'est qu'en marchant du côté de M. de Broglie, vous me mettez dans, la même situation, et dans une pire, où il se trouve, à cause qu'ayant fait tout au monde pour attirer l'ennemi de ce côté ici, vous m'abandonnez dans le moment que l'ennemi doit y venir.

La conservation de vos troupes, l'inutilité de vos desseins sur Neuhaus, les raisons politiques de votre cour et les raisons de guerre sont si évidentes de mon côté que je ne vois pas ce que vous avez à répondre avec fondement à mes raisons. Je suis donc persuadé que votre cour se rangera facilement de mon avis, et que vous ne manquerez pas de recevoir des ordres pour prendre vos quartiers d'hiver en Moravie. Je suis etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


700. AU ROI DE POLOGNE A DRESDE.

Schelletau, 18 février 1742.

Monsieur mon Frère et Cousin. J'apprends à Votre Majesté la confirmation de ce que j'avais Lui annoncé par mon adjudant de Wartensleben. Le poste d'Iglau évacué, toutes les forces de l'ennemi se replient vers la Basse-Autriche. Ce ne sont plus des problèmes à présent, mais ce sont des choses sûres et certaines, que nos partis et les déserteurs de l'ennemi confirment, ainsi que je puis assurer Votre Majesté qu'Elle n'a plus à craindre, ni pour le maréchal de Broglie ni pour Son pays. Elle doit présentement, si Elle veut exactement remplir Ses engagements et Se prêter le plus qu'il Lui est possible au bien commun, remettre Ses troupes entièrement sous mes ordres, pour que je puisse avec leur secours m'opposer en force aux mouvements de l'ennemi. Si Votre Majesté prend un autre parti que celui-là, Elle m'obligera, mal gré que j'en aie, de me prêter à la conjoncture, ce de quoi cependant je serais extrêmement mortifié. Elle saura mieux que personne ce qui convient à la cause commune et à Ses propres intérêts, pour vouloir prendre des mesures qui s'y trouvent directement opposées. Je me flatte d'ailleurs que Votre Majesté aura assez de confiance à moi pour croire que, Lui ayant prédit, dans cette opération ici, les effets qui se manifestent à présent, je saurais de même à l'avenir conduire les opérations à un but salutaire. Si Votre Majesté prend une résolution différente dans cette occasion ici, Elle m'obligera, mal gré que j'en aie, à choisir un