654. AU ROI DE BOHÊME A MUNICH.

Berlin, 4 janvier 1742.

Monsieur mon Frère et Cousin. Je félicite Votre Majesté d'avance sur le nouveau trône où Elle va monter, et qui ne pouvait être occupé par un plus digne empereur. Puisse l'Europe L'admirer longtemps dans ce poste où la Providence et les voeux de l'Allemagne L'appellent, puisse-t-Elle y jouir de tout le contentement et satisfaction imaginables.

Les intentions de Votre Majesté doivent être à présent entièrement accomplies, ayant reçu des lettres de Bohême qu'on a mis fin à tous les désordres qui s'y étaient passés, et que désormais pareilles choses n'arriveront plus.

Je dois aussi informer Votre Majesté des malignes insinuations que me font faire les Saxons, dont le but est toujours de La déposséder de la Bohême, sinon, de Lui en escamoter une partie. J'ai marqué toute l'indignation que mérite une pareille proposition au ministre de Saxe, j'ai écrit en France pour y contrecarrer Poniatowski, dont la mission est une suite de ce projet, en un mot, je suis sûr de rompre les mesures des Saxons, pourvu que Votre Majesté tienne ferme, et qu'Elle n'entre dans aucune proposition qu'on Lui fera sur ce sujet.

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Je pars d'ici vers la fin de février pour me rendre à Olmütz et pour combattre pour vous, si les conjonctures le demandent. Je La prie de me croire avec les sentiments les plus affectueux, les plus tendres et les plus sincères, Monsieur mon Frère et Cousin; de Votre Majesté le très bon frère et allié

Federic.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.