680. AU CONSEILLER DE LÉGATION D'AMMON A DRESDE.

Olmütz, 2 février 1742.

Souhaitant de m'attacher le comte de Brühl, par une chose qui lui pourrait être agréable et dont il n'aurait l'obligation qu'à moi, il m'est venu la pensée qu'il pourrait être sensible, si je m'offrais de lui procurer la dignité de prince de l'Empire.

L'affaire demande néanmoins de la circonspection, et que je fasse sonder préalablement ses sentiments là-dessus d'une manière fine et bien tournée. Mon intention est donc que vous devez chercher un temps favorable, et qu'après l'avoir préparé par un compliment le plus poli du monde, en l'assurant de mon estime et de l'égard que j'ai pour ses qualités personnelles, vous lui insinuerez adroitement que, comme je me fais toujours un plaisir de rendre service aux personnes d'un mérite extraordinaire, et que je connais le sien et de quelle manière le Roi son maître est content de ses services, je crois qu'il ne lui manque rien que d'être distingué par un rang encore plus brillant que celui qu'il tient à présent; qu'ainsi, si j'étais sûr que cela lui pourrait être agréable, je serais prêt de travailler à l'instant auprès de l'Empereur nouvellement élu, pour qu'il l'élevât dans le rang de prince, et que je n'oublierais rien pour faire réussir l'affaire dans peu de temps. Vous m'informerez alors de quelle manière il se sera expliqué là-dessus, pour que je puisse prendre mes mesures.

Federic.

Nach dem Concept.