685. A L'EMPEREUR DES ROMAINS A FRANCFORT SUR-LE-MAIN.

Olmütz, 4 février 1742.

Monsieur mon Frère et Cousin. Après avoir tout obtenu à Dresde, l'on me refuse tout en Moravie, et je suis obligé de déclarer à Votre Majesté que le peu de bonne volonté des Saxons va faire manquer mon projet.

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Ils ne veulent point avancer, enfin c'est une misère extrême et une faiblesse de gouvernement inconcevable. Je ferai ce qui dépendra de moi. Votre Majesté peut être persuadée de l'attachement que j'ai pour Elle, mais je n'ai que 15,000 hommes en avant, et je ne puis avec ce corps si faible opérer seul contre des troupes supérieures; enfin, j'ai la rage au cœur du mauvais procédé des Saxons, j'en suis inconsolable; cependant je ferai ce que je pourrai, et s'il y a moyen de les déterminer d'aller en avant, ne fût-ce après tout que quelques marches, je le ferai.

Je félicite Votre Majesté de tout mon cœur de la nouvelle dignité à laquelle tous les vœux de l'Allemagne L'appellent; il n'est aucun bonheur au dessus de celui que je Lui souhaite, et aucune gloire au dessus de Son mérite.

Je suis avec la plus tendre amitié, Monsieur mon Frère et Cousin, de Votre Majesté le très fidèle frère et allié

Federic.

Je pars demain pour Wischau, et le 6 nous marcherons pour nous joindre aux Saxons.

Nach der Ausfertigung im Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.