737. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A PRAGUE.

Znaym, 8 mars 1742.

Monsieur. Je viens de recevoir vos lettres du 1er et du 2 de ce mois, avec celle de M. le maréchal de Broglie, de laquelle j'ai lieu d'être content.

Selon ce que je puis conjecturer, je ne crois pas que l'ennemi soit en état de pouvoir entreprendre quelque chose avec succès sur M. le Maréchal, qui, en cas de nécessité, se peut poster, la Beraun devant soi, de la manière que selon les circonstances présentes il n'y aura pas de risque pour lui.

Je vous suis bien obligé de la communication de la lettre du Roi à M. de Fénelon,74-1 dont j'ai lieu d'être très satisfait.

Comme il m'est tombé en main une lettre écrite à Vienne, remplie de circonstances assez curieuses,74-2 je vous en envoie la copie ci-jointe, quoique elle soit déjà un peu de vieille date. J'ai pourtant cru que l'approche des troupes françaises qui ont passé le Rhin obligera peut-être l'ennemi de ne pas détacher tant de troupes vers la Haute-Autriche. Néanmoins, les lettres de Vienne qu'on vient d'intercepter hier assurent qu'il vient d'arriver un corps de troupes ennemies à Krems de 10,000 hommes, qui sera renforcé de quelques milices hongroises, pour marcher après, à ce qu'on dit, vers la Moravie. Je ferai tout mon possible pour avoir des avis certains des desseins de l'ennemi et de ce qu'il veut entreprendre, et il sera très nécessaire que M. le maréchal de Broglie entretienne une très exacte et très régulière correspondance avec moi, pour nous communiquer l'un à l'autre les avis que nous avons de l'ennemi, et afin qu'en tout cas nous nous puissions secourir de quelque côté que l'ennemi veuille se porter. Vous me ferez plaisir, Monsieur, si vous vouliez bien régler cette correspondance. Je suis avec des sentiments d'estime, Monsieur, votre très affectionné

Federic.

Nach dem Concept.



74-1 Ludwig XV. setzt seinen Botschafter im Haag in Kenntniss (14. Febr. 1742), dass er bei der fortdauernden Gährung in Holland seine Truppen vom Niederrhein nicht zurückrufen könne, bevor die Republik Holland nach dem Beispiel des Königs von England zueinem Neutralitätsvertrage bereit sei.

74-2 Vergl. Droysen, V, I, 411.