749. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Selowitz, 21 mars 1742.

Monsieur mon Frère. Je prends toute la part imaginable à l'heureuse arrivée du digne prince Louis83-1 à votre cour, dont je suis d'autant plus charmé que j'ai toujours contribué de bien bon cœur à sa satisfaction. Je me ferais aussi un véritable plaisir de vous pouvoir convaincre dans l'affaire de Courlande, dont. il vous a plu de me parler dans votre lettre du 5 de ce mois, avec quel empressement je me porterais pour l'avantage de votre maison, mais les circonstances qui s'y trouvent maintenant, et les concurrants que le prince a, me font craindre qu'il ne puisse surmonter ces difficultés. La cour de Pologne s'est déclarée en faveur du comte Maurice de Saxe, qui est en même temps fortement appuyé par la France, et vous saurez vous-même de quel poids la recommandation de cette cour doit être auprès de la noblesse électrice. La Russie d'un autre côté, et dont le voisinage fait bien faire des réflexions aux Cour<84>landais, porte vivement à cette dignité le prince de Hesse-Hombourg, et il n'est pas vraisemblable que les deux parties omettent rien en cette rencontre de ce que l'intérêt de leurs États pourrait demander. Surtout la cour de Russie ne jugera pas convenable aux siens et à sa nouvelle succession de faire établir dans ce duché, limitrophe de ses États, un prince de la maison de Brunswick, et fera plutôt remuer ciel et terre que de permettre qu'on lui donne un voisin qui ne manquerait pas d'être attentif sur toutes ses démarches. Je laisse donc à vos réflexions si vous trouvez qu'on se puisse flatter, après ces considérations, d'y pouvoir réussir heureusement, vous priant, au reste, de vouloir être bien persuadé que je serais charmé de pouvoir faire quelque chose à votre satisfaction, m'ëtant fait une agréable habitude d'être constamment avec une amitié et estime très distingée etc.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



83-1 Dem der König Tags zuvor in demselben Sinne geschrieben hat.