767. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A OLMÜTZ.

Selowitz, 31 mars 1742.

J'ai reçu la vôtre du 29 de ce mois. Si je vous ai mandé qu'il faut nous vendre cher, mon intention n'est point de demander d'autres conditions que celles qui sont contenues dans le plan de pacification dressé à Selowitz; au contraire, je m'y bornerai, et je serai bien aise, si on en convient promptement. Je suis en tout du sentiment que vous me mandez.98-1 Plus j'y pense, plus je vois qu'il me faut une prompte paix. L'augmentation des troupes résolue en Hollande, le transport des troupes anglaises qu'on médite de faire dans les Pays-Bas, pour remplacer les régiments autrichiens qu'on veut tirer des places de barrière, pour les transporter sur la Weser en Allemagne ou s'en servir vers le Bas-Rhin, la grande envie que le Cardinal témoigne pour se tirer des engagements où il est, avec d'autres raisons, sont des motifs assez puissants qui me déterminent pour la paix. Mais ce qui me presse plus que tout cela, c'est l'embarras où je suis par rapport à la subsistance de l'armée en Moravie, où il n'y a de magasins, tous comptés, qu'environ pour quatre semaines. Si ce temps passe, sans que je sois assuré de la paix, les Saxons s'en iront, tant faute de subsistance que crainte de divers accidents qui pourront arriver à leur pays, et alors, je serais obligé de replier avec mes troupes vers Olmütz; cest ce qui rendrait la cour de Vienne très orgueilleuse et peu traitable. Le temps est donc précieux, si l'on veut finir heureusement, et il faut que vous fassiez jouer tous les ressorts pour un prompt acheminement à la paix, sans montrer trop d'empressement. Les courriers de milord Hyndford pourront passer en sûreté par Austerlitz, Selowitz, Nicolsbourg, à Vienne. Je suis etc.

Envoyez-moi un courrier dès que vous aurez parlé. Et faites venir, le jour que Vautre arrive, Bülow ici.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.



98-1 „Il vaudra mieux“ , bemerkt Podewils, „nous borner dans nos désirs, tâcher, s'il est possible, d'obtenir les conditions contenues dans le plan de pacification dressé à Selowitz . . . Plus on demandera de notre côté, plus on se croira autorisé de l'autre d'exiger de nous. Je compte que Hyndford pourra être ici le 5 ou le 6 d'avril.“