792. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BRESLAU.

Chrudim, 20 avril 1742.

Mon cher Podewils. J'ai lu avec bien de l'attention le rapport que vous me faites de la conférence que vous avez eue avec milord Hyndford;119-1 je suis fort fâché de voir qu'il se rencontre tant de difficultés dans cette négociation, d'autant plus qu'une paix particulière me paraît de jour en jour plus nécessaire :

Premièrement, puisque l'Angleterre va se déclarer ouvertement pour la reine de Hongrie,

En second lieu, puisque la France requiert déjà mon secours pour opposer un corps de troupes, dans le pays de Clèves, aux Anglais,

En troisième lieu, que toute paix générale me sera moins avantageuse. que la particulière,

En quatrième lieu, parce que Valory m'a parlé par un ton comme si la France avait envie de me prévenir,

Cinquièmement, les dépenses que la guerre entraîne après soi,

Sixièmement, le risque d'un revers qui peut faire perdre les avantages que l'on s'est déjà acquis.

Septièmement, le peu de vigueur des alliés, et toutes les diversions que l'ennemi avec ses alliés peuvent nous faire.

De tout ceci, je conclus que, pourvu que la reine de Hongrie ne s'opiniâtre point sur mon assistance contre ses ennemis, il faudra conclure et se relâcher de quelques autres avantages, car je suis de l'opinion qu'il faut toujours préférer le certain à l'incertain, et que nous sortons toujours fort glorieusement d'affaire, en acquérant plus que nous n'avons osé espérer, ni que nous n'eussions reçu, il y a six mois.

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Vous pouvez encore avertir Hyndford que je faisais encore marcher un flé120-1 de troupes, pour me renforcer, et qu'assurément je n'en aurais pas le démenti; mais en même temps, il faut penser à leur rassurer l'esprit entièrement que, si je fais ma paix, et qu'elle est signée, je ne la romprai sous aucun prétexte que ce soit.

Adieu, faites de tout ceci le meilleur usage que vous pouvez et recommandons-nous à notre bonne fortune, qui, j'espère, me tirera de cet embarras, comme elle l'a déjà fait tant de fois.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



119-1 Am 18. April. Die Besprechungen zwischen Podewils und Hyndford kniïpften sich an des Königs „Ultimatum“ vom 22. März, Nr. 751, oben S. 84. Die meisten Schwierigkeiten bieten der Artikel 2, weil die Konigin von Ungarn nach Hyndford auf eine Abtretung von Königgrätz und Pardubitz nie eingehen wird, während sie zum Verzicht auf Oberschlesien mit Ausnahme von Teschen bereit sei; sowie der Artikel 3, in dem Hyndford die Erwähnung der den Alliirten des Königs zu gebenden satisfaction raisonnable“ gestrichen wissen will und vielmehr fur die Konigin von Ungarn preussischen Beistand gegen ihre Feinde fordert. „Il me dit que tout le système de la cour de Vienne pour la paix à faire avec Votre Majesté roule sur son alliance avec la Reine et NB. sur Son assistance.“ (Bericht vom 18. April.)

120-1 Sic.