822. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BRESLAU.

Chrudim, 1er mai 1742.

Mon cher Podewils. J'ai bien reçu vos lettres d'avant-hier, hier et aujourd'hui. Je me suis déterminé définitivement à la paix, mais je n ai pas renoncé aux meilleures conditions d'avance, il faut disputer son terrain, et. ne céder que ce qu'il est impossible de maintenir. C'est pourquoi il faut attendre la réponse de la cour de Vienne, pour hausser ou pour baisser le ton, selon qu'il nous paraîtra convenable.

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Je ne m'embarrasse pas de quelques semaines, à présent il s'agit de savoir en gros si la cour de Vienne est portée à faire sa paix, et si je puis m'attendre à de bonnes conditions, pour que je diffère les opérations jusqu'au moment que nous soyons tombé d'accord sur quelque chose. Les courriers qui vont à Londres nous sont pour le moins aussi utiles que ceux qui vont à Vienne, puisque je regarde le ministère anglais comme le maître ressort de la machine autrichienne. En un mot, je suis bien sûr que nous ferons notre paix, il n'y a que les conditions plus ou moins bonnes qui pourraient différer de quelque chose.

Le comte de Mortagne, précurseur du maréchal de Belle-Isle, vient d'arriver, il souffle feu et flammes. Les Français veulent se servir de nous pour tirer les marons du feu, ils seront bien habiles, s'ils réussissent.

Si vous pouvez faire usage de cette apparition, eh bien, il dépendra de vous de vous en servir.

Je voudrais bien que Hyndford m'écrivît pour voir quelle tournure il donnera à sa lettre.

Adieu, cher Podewils, il ne me reste plus rien à vous dire.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.