836. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BRESLAU.

Chrudim, 9 mai I742.

Mon cher Podewils. Je suis bien aise de la bonne disposition des Autrichiens pour la paix, et je crois que nous en tirerons la Haute-Silésie à l'exception de Teschen, ou peut-être une partie du Königingrätz et une partie de la Haute-Silésie,154-1 ce qui se développera bientôt.

Si Hyndford vous parle de la Haute-Silésie, voyez comment nous pourrons faire pour nous décharger des dettes qui sont sur cette province, et, s'il n'y aura pas de moyen pour arranger cette affaire, en tout cas, que nous n'eussions à payer que les dettes anglaises et non pas celles de Brabant et de Hollande. Mais lorsque nous en serons jusqu'à ce point, d'autant mieux cela vaudra-t-il et plutôt pourra-t-on arranger cet article.

Les ennemis, après avoir évacué la Moravie, font mine de s'assembler à Teutschbrod et le long de la Sazawa. On leur suppose un dessein sur nous et sur Prague; toutefois ils ne seront guère en état d'agir en corps d'armée avant la fin du mois ou le commencement du prochain.

Dès qu'on sera convenu de quelque chose avec la cour de Vienne, je crois qu'il sera bon de préparer l'esprit des alliés à ce que nous allons faire, mais pas avant que nous soyons sûrs de notre fait. Nous avons pour nous la lettre du roi de Pologne,154-2 les avis touchant de Fargis,154-3 la retraite des Saxons, la guerre prête à s'allumer dans le voisinage du Rhin, les conditions que nous stipulons pour nos alliés, et en un mot que nous avions soutenu leur faiblesse jusqu'au temps queleurs secours étaient arrivés, que les justes soupçons que nous avaient <155>donnés la conduite de l'évêque de Bamberg,155-1 les propos de M. de Belle-Isle,155-2 la négociation du sieur Fargis, nous obligeaient à prévenir les autres pour ne point être prévenus; qu'à la vérité on nous faisait des conditions avantageuses touchant la Haute-Silésie, mais qu'il était notoire que les deux Silésies périraient également si elles n'étaient pas sous une même domination,155-3 tant pour leurs manufactures que pour leur commerce, et qu'après tout cette Haute-Silésie est un pays chargé de dettes, pauvre et ruiné par la guerre, qui nous serait plus à charge qu'avantageux, et que la nécessité du temps et la prudence nous avait obligés de faire ce que nous ne pouvions pas faire autrement; qu'après tout nous tiendrions tous nos autres engagements, touchant Juliers et Bergue, et qu'en un mot on verrait par toute notre conduite la droiture de nos intentions et notre intégrité.

Lorsque notre paix sera arrangée, il faudra nous faire garantir la Frise par les Puissances maritimes, ou voir quel équivalent nous en pourrons tirer; mais je crois qu'il serait trop prématuré d'en parler déjà. En un mot, finissons à présent bien cette affaire ici avec le plus davantage que nous en puissions tirer, et en suite de cela le reste viendra de soi-même.

Adieu, cher Podewils, adoucissez votre farouche Anglais, trompez votre rusé Saxon, endormez le soupçonneux Français, et finissez nos affaires.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



154-1 Eichel schreibt an Podewils, 9. Mai, diese Stelle werde „etwas dunkel sein“ ; er wolle zur Erklärung „sub rosa“ melden, „dass als Se. Königl. Majestät ohnlängst von der Schwierigkeit sprachen, welche Mylord Hyndford wegen des Articuls von Königgrätz machete, und dabei in Consideration zogen, dass ein künftiger Possessor von Böhmen, es sei nun wer es wolle, niemalen gerne sehen würde, dass des Königs Majestät bis auf 3 oder höchstens 4 Meilen von der Capitale Prag possessioniret wäre, Höchstdieselbe den Gedanken hatten, allenfalls ein Stück des königgrätzer Kreises zurückzulassen . . . dahergegen in Oberschlesien das übrige vom Fürstenthum Neisse nebst dem Fürstenthum Oppeln zu begehren.“

154-2 Vgl. oben S. 103 Anm. 2.

154-3 Oben S. 142.

155-1 S. 103.

155-2 S. 107.

155-3 Eichel bemerkt zur Erläuterung (9. Mai), dass erdiesen Gesichtspunkt jederzeit und noch gestern Nachmittag gegen den König souteniret. Käme Oberschlesien an Sachsen, so konnte dieses durch Oberschlesien und die Ober-lausitz „allemal die Leinwandfabriken in Niederschlesien ruiniren und selbige nebstdem ganzen Handel aus Kleinpolen, Oesterreich, Ungarn, Siebenbürgen durch Böhmenan sich allein ziehen.“