1059. AU DÉPARTEMENT DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.

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Podewils und Borcke berichten, Berlin 11. Februar, dass sehr geringe Aussichten auf Aufstellung einer Neutralitatsarmee seitens des Reiches vorhanden seien. „Il paraît à la vérité que la plupart des États de l'Empire s'expliqueront assez favorablement sur l'article de la médiation du Corps Germanique, de même que sur celui de la conservation du repos et de la neutralité en Allemagne. Mais ce ne sera qu'en termes généraux, et dans tous les Votum dont on a pu avoir connaissance jusqu'ici, il ne se trouve pas un seul mot d'une armée qui dût se former pour le maintien de ladite neutralité. Il en est de même des lettres que l'Empereur se propose de faire écrire sur ce sujet, par les électeurs de Mayence, de Cologne, et le Palatin, tant à Votre Majesté qu'au

Vous ne prenez pas assez cette affaire à cœur, il faut ordonner à Klinggæffen d'insinuer à l'oreille de tous ces princes que je les seconderai de mes forces et de mes troupes, qu'ils n'ont qu'à prescrire le nombre qu'ils en veulent, mais que j'espère qu'en revanche ils voudront aussi faire des efforts puissants pour le bien de la commune patrie et pour leur salut particulier. Vous n'envisagez point les conséquences de la marche des Anglais en Allemagne. Ils iront en Souabe, attireront à eux tous les princes de l'Empire et les

roi d'Angleterre. . . . C'est une question bien importante que celle-ci, si, dans cette disposition des esprits dans l'Empire, il convient aux intérêts de Votre Majesté de Se charger d'une affaire qui pourrait aisément L'entraîner dans un monde d'embarras et où Elle peut faire si peu de fond sur l'assistance des autres membres de l'Empire“ ...

forceront de joindre leurs troupes aux anglaises, ils forceront les Français de sortir de l'Empire, ils donneront la loi à l'Allemagne, feront le Grand-Duc roi des Romains, et se moqueront alors de toutes les déclarations qu'ils nous ont faites : et ce sera votre faute que tout cela, parce que vous avez une prédilection inconcevable pour ces infâmes Anglais, et que vous croyez que je serai perdu, si je me fais valoir et que je fais sentir au roi d'Angleterre que je n'approuve pas sa conduite et que je suis d'humeur à m'y opposer.

Fr.

.... „Les États bien intentionnés ayant déjà favorablement instruit leurs ministres à la Diète su rl'affaire en question, il nous paraît superflu de leur faire de nouvelles remontrances328-1 .. A l'égard des malintentionnés, il nous semble dangereux de leur écrire de pareilles lettres dont les cours de Vienne et de Londres ne manqueraient certainement de faire un très mauvais usage, et de les interpréter comme si Votre Majesté Se faisait une affaire d'animer les Électeurs et les autres Etats de l'Empire contre Sa Majesté Britannique et la reine de Hongrie . . . Le moyen le plus efficace pour faire avorter les desseins des cours de Vienne et de Londres et pour arrêter tout court la marche des troupes de la dernière, serait à notre avis que la France les fît côtoyer par celles qui sont sous l'ordre des maréchaux de Noailles et de Belle-Isle, et qu'on les augmentât au nombre de 80,000 hommes.“

Ne voilà-t-il pas encore ma poule-mouillée? vous avez hérité, je crois, cette belle circonspection d'Ilgen de timide mémoire.

Vos plans d'opération pour les Français sont fort beaux, mais, avec votre permission, il y aurait encore quelque chose à y corriger. Et mon avis serait que la France fît entrer un corps considérable en Souabe, et qu'elle en tînt un autre en Brabant pour attaquer la Flandre, dès que les Anglais et Hanovriens en sortiraient. Je réponds qu'ils y retourneraient bien vite.

Nach der eigenhändigen Aufzeichnung am Rande des Berichts.



328-1 Vergl. oben No. 1054 S. 324.