1164. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE PODEWILS A LA HAYE.

Glatz, 8 août 1743.

J'ai reçu votre rapport du 30 du mois de juillet, touchant le passage de quelques troupes de la République par mes États de Gueldre.

Il est vrai que je n'aurais point refusé ce passage, si j'en avais été dûment requis, et j'ai même actuellement donné mes ordres, tant à la chambre de guerre et des domaines de Clèves, qu'à la députation de Gueldre, pour que, sur une réquisition à moi faite, elle doivent laisser passer librement cette partie des troupes hollandaises qui, allant vers le Rhin, pourrait prendre la route par mes États. Mais je ne saurais jamais approuver qu'on ait fait passer des troupes sans m'en avoir préalablement requis et sans avoir attendu mon consentement là-dessus, démarche que je ne puis autrement regarder que comme une violation ouverte de mon territoire, et d'autant plus offensante qu'on vous a donné, il y a peu de temps, des assurances tout contraires, lorsque des troupes hollandaises eurent passée sans qu'on m'en eût requis, et que les États-Généraux désapprouvèrent même alors, en assurant que de pareils cas ne devaient plus arriver. Ma volonté est donc que vous devez prendre cette affaire sur un haut ton, et vous en plaindre comme d'une démarche que je ne saurais regarder que comme un mépris ouvert dont je demande absolument satisfaction.

<400>

Au reste, comme je désire de vous parler vous-même, et que mon voyage vers Aix n'aura point lieu cette année, mon intention est qu'après que vous aurez fait les représentations nécessaires sur l'affaire susdite, vous devez venir à Berlin m'y trouver, en laissant en attendant votre secrétaire à la Haye, pour avoir soin du nécessaire. Vous trouverez ci-joint le Vorspannpass pour votre voyage vers Berlin.

Federic.

Nach dem Concept.