1177. AU MAJOR GÉNÉRAL COMTE DE ROTHENBURG A AIX-LA-CHAPELLE.

Potsdam, 27 août 1743.

Mon cher Rothenburg. Je souhaiterais d'apprendre que toutes vos esquilles fussent une bonne fois sorties de vos plaies, car je vous avoue que je serai en peine pour vous tant que ce bras ne sera pas totalement fermé. Je ne m'étonne point du petit congrès qui se tiendra à Aix,410-2 mais il ne produira rien; il en est de cette guerre comme de ces abcès qui se forment, que l'on ne guérit point si on tente de les ouvrir trop tôt, mais où l'on réussit lorsque, après que la matière est bien cuite, on y fait une incision. Ces messieurs vos politiques me font bien de l'honneur de penser à moi pendant que le roi d'Angleterre m'éclipse, mais vous savez qu'en ce monde un chacun a son tour. Je travaille dans mon intérieur : je fais fortifier la Silésie avec tout l'effort possible, je complète mon augmentation, je remplis mes arsenaux et mes magasins, je règle mes finances, je paie les dettes de l'État, et voilà à peu près où se bornent mes occupations, très persuadé que l'on n'est grand au dehors qu'à proportion que l'on est puissant et bien arrangé dans son intérieur.

Le régiment de Würtemberg est complet, à deux cents hommes près; celui de Darmstadt est déjà de neuf cents hommes; les grenadiers de l'augmentation sont complets à peu de chose près. Le régiment de Dossow se forme, et le reste de mes augmentations va fort bien, de façon que sans exagération mes 18,000 hommes seront complets au mois de mai de l'année qui vient.

Je fais un petit voyage à Baireuth et Anspach, pour entendre moimême la façon de penser des petits princes, et pour pressentir leurs sentiments. Je ne serai de retour que le 24 de septembre, que vous me ferez le plaisir de vous rendre ici.410-3 .....

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.

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410-2 Vergl. unten Nr. 1185 S. 415.

410-3 Der Schluss ohne politisches Interesse. Vergl. Œuvres de Frédéric le Grand XXV, 525.