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12609. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Leipzig, 28 décembre 1760.

J'ai reçu vos rapports du 20 et du 21 de ce mois et j'ai été bien satisfait de la façon dont vous m'avez répondu aux trois questions que je vous avais proposées;1 je vous sais, d'ailleurs, gré de ce que vous avez inséré dans votre dernier rapport ci-dessus accusé de certaine lettre écrite de Paris,2 dont l'auteur me paraît assez instruit des affaires de France, quoique je doute qu'il le soit assez des secrets de la cour et de la façon de penser ni des vues du duc de Choiseul.

Comme il m'intéresse, cependant, extrêmement d'être informé dans les circonstances présentes de la véritable façon de penser de la cour de Versailles et de ses vues secrètes, tout comme de son penchant pour la paix ou pour la continuation de la guerre, vous tenterez jusqu'à l'impossible pour vous procurer un bon et sûr canal au moyen duquel vous saurez me satisfaire. Le plus propre à mon avis serait celui de M. de Berkenrode, ministre de la République en France, par lequel je crois pouvoir tirer les avis le mieux fondés et le plus circonstanciés, si vous saurez disposer le prince Louis de Brunswick, en ajoutant un compliment des plus polis et flatteur, de vouloir bien me faire part par votre entremise dans la dernière confidence de ce que le susdit sieur Berkenrode mande à ce sujet, autant seulement que les affaires regardent mes intérêts. Employez ainsi tout votre savoir-faire pour me procurer cette confidence, dont j'aurais des obligations infinies au Prince, et au sujet [de laquelle] il pourra compter sûrement sur toute ma discrétion et qui ne me servira que sur ma propre direction.

Soyez, d'ailleurs, bien attentif, dans ce grand moment présent de crise, sur tout ce qui se passe là où vous êtes, et sur ce qui peut avoir le moindre rapport à mes intérêts, pour m'en avertir fidèlement et avec toute la diligence possible.

Federic.

Nach dem Concept.


12610. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE BORCKE A COPENHAGUE.

Leipzig, 28 décembre 1760.

J'ai été bien aise de voir par l'apostille à la suite de votre dépêche du 20 de ce mois, les assurances que vous me donnez, afin que la lettre que j'y avais jointe,3 parvienne sûrement à sa direction, tout comme la somme que j'ai fait mettre entre vos mains. Si je verrai que certains affaires prennent tel pli que je le désire, et que j'aie lieu d'en espérer



1 Vergl. Nr. 12563.

2 D. d. Paris 28. November. Der anonyme Verfasser dieses Briefes hatte besonders die Friedensliebe der französischen Regierung darzulegen versucht.

3 Vergl. Nr. 12557.