<18>

J'attends ici des nouvelles de la position des différents corps ennemis, pour accourir alors au plus pressé. On dit que Daun passe en Saxe avec le gros de son armée. Je n'ai aucune nouvelle jusques à présent ni de Berlin ni du prince Ferdinand, ni de Hülsen ni non plus du prince Eugène de Württemberg. Ma tâche est extrêmement pénible et difficile; je ferai cependant jusques à l'impossible pour secourir mes États, pour changer en mieux la triste face de mes affaires et pour parvenir, s'il se peut, à une bonne paix cet hiver. J'attends avec impatience de vos nouvelles.

Il faut que je me règle aux circonstances. Dès que je verrai que je serai quitte des Russes, je me tournerai pour secourir le général Hülsen. Si Daun avec toute la cohue des Autrichiens se tourne vers la Saxe, je ferai de même, de sorte que nous nous chicanerons encore quelque temps pour les quartiers d'hiver. Tout ceci est en conséquence des nouvelles que j'ai jusqu'à ce moment de l'ennemi. Si elles sont fausses, il faut que je prenne d'autres mesures.

[Federic.]

Nach der Ausfertigung.


12423. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

[Sagan,] 11 octobre 1760.

Nous n'avons reçu aucune autre lettre de Votre Excellence que celle du 26 d'août et du 2 d'octobre que le hasard nous a fait arriver avant-hier.

Les circonstances ne m'ont absolument pas permis de donner de nos nouvelles à Votre Excellence, toute correspondance jusques à vous a été impossible. Le Roi a voulu forcer les Autrichiens dans les montagnes de Silésie de rétrograder en Bohême, après les avoir tournés de toutes les façons; le terrain très difficile, des hauteurs inaccessibles sur lesquelles le Maréchal1 s'est posté, ayant devant soi des défilés, des précipices affreux, tout comme nous l'avons eu devant nous, ont empêché l'un et l'autre de se combattre; et, comme Daun a tiré, quoique difficilement, sa subsistance de la Bohême, le Roi a laissé tomber son dessein là. Dans toutes les petites affaires nos troupes ont eu le dessus et ont fait beaucoup de prisonniers, en sorte qu'ils nous sont à charge.

M. Mitchell, crainte de ne pouvoir pas soutenir la fatigue des marches,2 a passera à Glogau de Breslau, où il a été depuis quelques semaines. Il sera présentement, sinon impossible, du moins très difficile de nous joindre. Le prince Henri s'est aussi transporté à Glogau.

[Eichel.]

Nach der Ausfertigung.


12424. AN DEN MAJOR VON LICHNOWSKY, VICECOMMANDANTEN VON GLOGAU.

Sagan, 12. October [1760].

Gestern habe Ich noch vor Meinem Abmarsch hieher Euren Rapport vom 10. dieses erhalten. Ich danke Euch sehr vor die interessante



1 Daun,

2 Vergl. S. 16.